Commerçants : Là, il va falloir que l'on discute un peu...
Horaires diffus, Noël en octobre, Escalade itou, sales... Commerçants, ressaisissez-vous !
Je commence par une déclaration sincère : Je vous aime bien ! Et je trouve qu'à Genève, nous avons de bons magasins, de tout et avec un bon service. Mais là, il faut vraiment que l'on discute un peu...
Tout d'abord, quelque chose de gênant depuis longtemps. Certes, ce n'est pas la fin du monde, mais pas joli du tout : Pourquoi donc, en périodes de soldes et même à d'autres moments, affichez-vous partout "Sale" ? Je parle la langue de Shakespeare, du moins me défends-je. Mais ne vous rendez-vous pas compte qu'une bonne partie de la population ne la parle pas ? Que nos enfants ont de vous comme première lecture quelque chose de...sale ? Si au moins cela figurait en quatrième position après nos trois langues nationales, je ne dirais rien. Mais non ! Récemment, sur les vitrines d'un grand magasin proche de la gare Cornavin, il n'y avait que "SALE" d'écrit, et avec des lettres d'un demi mètre de hauteur, s'il vous plaît ! Et dans un autre grand magasin d'habits, quelques présentoirs ici ou là avec ce même mot. Du plus mauvais effet. Arrêtez vite cela, de grâce...
Ensuite, avant même que de songer à allonger vos horaires, il serait bien que vous les harmonisiez. De par la loi, bien biscornue, il y a quatre heures de fermeture possibles durant la semaine. Ca n'est clairement pas en votre faveur. Mais surtout, il est incroyable de voir tant de vitrines qui ferment encore à 18:30 ! Combien de fois ne me suis-je pas trouvé devant porte close ? Fermer à 18:30, ce n'est fait que pour ceux qui travaillent à proximité et finissent avant 18 heures. Pour tous les autres, et il y en a beaucoup, c'est perdu. Et qu'on ne vienne pas me dire que l'on peut faire ses courses le samedi ! La liberté est de décider d'une soirée avec quelqu'un et de trouver ce que vous souhaitez cuisiner n'importe quel jour de la semaine. Donc, au moins, fermez tous à 19 heures ! Pour autant, je ne souhaite pas que vous travailliez encore plus, vous pourriez commencer plus tard le matin, pour compenser...Avez-vous vraiment beaucoup de monde à 8 heures du matin ?
Et le plus fort dans l'affaire, c'est que certains magasins de la même enseigne ne ferment pas à la même heure. Une grande chaîne d'électronique, par exemple, ferme le samedi à 18 heures suivant les endroits et toujours à 17 heures suivant les autres. Un exemple ? Alors que j'avais passé une bonne partie de mon samedi à comparer des ordinateurs, je m'étais décidé pour l'un qui se trouvait à une succursale de la rue de Carouge. Arrivé devant celle-ci à 17 heures : juste fermée ! Elle ne m'a donc jamais vendu d'ordinateur. C'est à la route des Acacias, dans une autre grande chaîne qui était ouverte, que j'ai réalisé mon achat. Et je me rappelle également un jeudi soir, exceptionnellement tout décidé à traverser la ville pour aller à Meyrin voir plusieurs centres avec la certitude que tous fermeraient à 21 heures, que je me suis retrouvé devant les portes fermées à 20 heures, avec une amertume prononcée...Et quelques temps après, pensant que le plus grand magasin d'habits des Rues Basses allait fermer un vendredi à 19h30, comme il le pourrait, je fis un détour au sortir du travail, pour rien. Du coup, dans le doute l'on essaie même plus. Cela ne favorise pas le commerce...
Mais la palme, vous venez de la décrocher. Lorsque je brouillonnais ces lignes, autour du 22 octobre, il faisait une jolie vingtaine de degrés. Et voilà que les affaires de Noël apparurent, déjà. Même si à l'heure de lancer ces lignes dans la blogosphère les rigueurs du froid nous sont parvenues, vous avez fait fort. Trop fort. Puis, voilà que le 25 octobre j'ai vu également les premières marmites de l'Escalade. Pour ceux qui nous feraient l'amitié de nous lire hors de nos frontières, sachez que cette commémoration genevoise traditionnelle a lieu le 12 décembre. Donc, pour celle-ci ou pour Noël, tout est sur les étals près de deux mois avant. Cela ne va pas. Vraiment pas !
Cela donnerait plutôt l'envie d'une chose : Proposer que la politique légifère. Les magasins pourraient ne plus avoir le droit, quelle que soit l'opération commerciale (celles mentionnées ici ou la Saint-Valentin, Pâques ou la Fête nationale), de mettre sur les rayons quelque chose s'y rapportant, par exemple, plus d'un mois à l'avance. Comme d'autres choses qui ne peuvent être vendues que dans une période donnée. Et ne mésestimez pas les chances de succès, même sans être de farouches anti-consommation, il y a de plus en plus de gens qui pensent qu'elle a tout de même des limites.
L'idée est lancée, en réserve. Mais retrouvez un peu de bon sens, s'il vous plaît.
(Photo : Coop-City de Genève-Plainpalais, le 20.12.12, photo personnelle. Copiable et publiable mais avec mention du blog).