Fermeture de (certains) bars à minuit : Dégats d'image assurés.
La grande nouvelle de cette semaine finissante est donc que l'État a décidé de ne plus octroyer de prolongations d'horaire à certains bars de certains quartiers. Avant d'entrer dans le vif du sujet, je veux souligner ici que certains titres de presse étaient inexacts voire trompeurs; tous ceux qui proclamaient que les bars fermeraient désormais à minuit à Genève. Non. Moins d'une trentaine de bars devraient le faire. Les 1'200 autres peuvent continuer comme avant.
Tout d'abord, cette décision vient indiscutablement du fait qu'il peut y avoir beaucoup de bruit dans certains coins sacrément animés de Genève. C'est bien la preuve que tous ceux qui disent qu'il ne se passe rien à Genève sont décidément complètement à côté de la plaque, ce que je dis depuis longtemps. Car oui, il y a plein de bars et cafés sympas. Et, excusez, pas contenus dans un petit périmètre central comme dans d'autres villes qui se veulent branchées. Sur plusieurs quartiers.
Prenez les Eaux-Vives, les Pâquis, Plainpalais (et à trois endroits du quartier, en plus), la Vielle-Ville, Carouge et vous avez là un nombre de cafés et bars branchés et sympas impressionnant. Et d'autres ailleurs. Mais voilà, tout ça, ça fait du monde et du bruit. Rajoutez-y l'élégance et l'altruisme bien connus des hommes alcoolisés et une loi anti-fumée et voilà, le clash. Les voisins sont dérangés.
Ces fêtards qui chantent, hurlent ou pire encore, je les déteste. J'ai un grand historique de sortie, mais l'on ne m'a jamais entendu. Cependant, je ne voudrais pas non plus que les gens s'imaginent qu'ils ont partout en ville le droit de dormir tranquillement les fenêtres ouvertes. Non. D'autres personnes souffrent d'autres bruits, souvent 24h/24 et 365 jours par an. La seule manière pour elles de dormir, c'est les tampons auriculaires bien enfoncés et toutes fenêtres fermées, même par nuit tropicale. Une ville devant vivre, je ne voudrais pas que l'on ose se plaindre si l'on en est pas là.
Mais cette décision peut avoir des conséquences très lourdes pour notre ville. Qu'elle soit confirmée ou non, combien de personnes resteront avec l'idée que, désormais, les bars à Genève ferment à minuit? Que si, comme mes amis et moi, elles finissent de dîner plutôt à 22 heures, il ne vaudrait plus vraiment la peine de sortir? Quelle image donnons-nous? Va-t-on arriver comme dans le commerce de détail avec sa floppée d'horaires en fonction des jours et des succursales et que, ne sachant pas à quelle heure cela va fermer, il vaut tout simplement mieux de ne pas s'y rendre?
Genève, prends garde! Il y a parfois des décisions, des signaux qui font des ravages. Ta propreté n'est plus la même. Ta sécurité non plus. N'y rajoute pas cela. Et pense à ta jeunesse, bon sang!