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Les sirènes empoisonneuses

Il nous en a pourtant déjà été infligé, jusque là. L'un de mes premiers billets en parlait déjà. Mais cette fin de semaine de mai bat tous les records. Les sales records.

Hier samedi, en particulier le matin, c'était puissant, déjà. À se demander où l'on était, ou si un bus avait flirté frontalement avec un arbre. À midi, la fatigue des sirènes se transformait déjà en dégoût, et rien à voir avec la mythologie. L'après-midi n'a pas été en reste. Une soirée à l'extérieur m'a par bonheur sorti de ce cauchemar. Mais ce n'est pas toujours le cas, ni pour tout le monde.

Aujourd'hui dimanche a été pire encore. Comme d'habitude, les bouchons qui ne sont vus que par les conducteurs et conductrices des ambulances. Des ambulances sans trafic à 20 à l'heure et avec la sirène, c'est habituel. Mais on ne peut s'y faire. D'ailleurs, à cette allure, elles convoient sans doute les patients qui vont attendre deux heures avant la prise en charge.

Il y a donc dû en avoir pas mal, des problèmes, en ce dimanche matin. Rajoutez à cela une à deux dizaines de voitures de police. Comme lors d'un souci à Champ-d'Ollon, si vous habitez sur une artère de la Rive gauche et que vous les voyez foncer dans la même direction, c'est sûrement à la prison. Lors des récentes émeutes, l'on savait quand elles avaient lieu. Cette fois, c'était pour l'hôpital.

Je compris aux nouvelles la raison de cette cafardeuse matinée. M. le Secrétaire d'État américain a chuté à vélo et a été héliporté aux HUG. Immédiatement, l'hôpital a été cerné de voitures de police. Toutes avec sirènes, vous pensez bien. Quand on aime, on ne compte pas, et là, pas de grève. Un nombre que n'ont certainement pas eu les malheureux attaqués de nuit sur La Plaine par une bande de salopards. En tout cas, les matins douillets et joyeux, ici ça n'existe pas, ni-même le dimanche.

L'occasion de répéter haut et fort que ces sirènes en permanence empoisonnent la ville, empoisonnent la vie. J'ai vu sur mon ancien billet sur le sujet des commentaires de gens à bout, et j'en ai entendu d'autres hurler soit aux fenêtres, soit dans la rue, je ne sais. Des insultes aux sirènes, pas des hymnes pour elles, bien entendu. Et lorsque je distribuais une pétition dans les boites du quartier, on m'a confié ici ou là son épuisement, son abattement, son dégoût.

Un jour, quelqu'un craquera, autant avertir. C'est malheureux, mais c'est obligé, presque logique. C'est déjà arrivé en Vielle-Ville pour des bruits dix ou cent fois moins forts, moins perturbants, moins pénétrants. À cause de ces sirènes, cette ville semble en état de siège, et le quartier des HUG sinistré. Bien des gens n'en peuvent plus. Je ne lâcherai donc pas le combat contre elles.

Ça évitera peut-être un drame.

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