Lausanne, capitale (du cauchemar) olympique
Puisque l'on "célèbre" ces jours les 100 ans de la présence olympique à Lausanne et que l'on apprend, aussi, que le futur stade de Tokyo coûtera 2 milliards de francs (sic), je republie ci-dessous mon billet de l'an passé sur le sujet, plus convaincu que jamais.
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Nous voici donc arrivés de nouveau à la période olympique. Celle où des milliers de femmes et d'hommes vont courir, concourir, jouer, se mesurer, jubiler, mais aussi endurer, souffrir, se démoraliser, se blesser, pleurer. Celle où ils vont chercher, quémander, supplier de gagner quelques millimètres ou quelques millièmes de secondes. Bref, celle où l'humain ne montre pas forcément ce qu'il a de pire, mais en tout cas pas ce qu'il a de mieux non plus.
Mais si ce n'était que cela! Car il y a aussi les énormes dépenses financières, les empreintes écologiques et le gaspillage énergétique gigantesques. Pour rien, ou presque. En effet, les sites olympiques ont ceci de gênant -on aurait envie de dire, de révoltant- qu'une fois les jeux finis il ne subsistent que les restes, inutilisables. Pour les avoir vus ailleurs, il me semble que c'est mieux que Sion ne fût pas choisi en 2006. Peut-être que pour les sédunois aussi, d'ailleurs, on vous aurait cassé votre ville. Et avec le recul on relativise tout, même les plus grandes défaites, vous savez bien.
On oublie cependant que si la Suisse a été relativement épargnée par ce gaspillage, elle n'en abrite pas moins le siège du CIO, en la ville de Lausanne. Ville voulant à tout prix être autre chose que la capitale du canton de Vaud et qui s'est donc profilée pour être capitale olympique, et qui l'a eu. On ne se demandera pas comment d'ailleurs, sachant depuis tout jeune que les votes olympiques sont particulièrement durs à interpréter et à comprendre...
Mais est-ce fondamentalement honorifique d'être la capitale d'une organisation dont le but premier est d'améliorer certains scores, comme nous le disions un peu plus haut, de quelques secondes, quelques centièmes de seconde ou de quelques millimètres? Et qui, pour ce faire, provoque de tels ravages sur les paysages et engloutit des milliards de nos monnaies fortes, ou des trillions des monnaies du reste du monde? Comble parfois, là où les populations locales sont dans la misère? Et qui plus est, qui pavoise avec ce titre, jusqu'à le mettre un peu partout et même sur la gare de la ville?
C'est personnel, mais moi j'ai envie de dire que non, ça ne l'est absolument pas. Donc cela risque de froisser, de froisser fortement même tant je sais que la moindre réserve ou critique sur cette ville déclenche des réactions nucléaires dont Genève pourrait s'inspirer, mais Lausanne est donc bel et bien la capitale du cauchemar olympique. C'est mon avis, depuis longtemps.
Qu'on me le passe, sportivement.