Ce soir encore, le footoir suisse
Souvent, je traîne avant de lancer mes lignes sur le net. J'y pense, et il faut qu'elles soient mûres, ou je préfère abandonner. Là, je vais faire preuve de célérité, anticiper même.
Il faut dire que ce n'est pas difficile, car cela fait des années que ça continue. À chaque match, ou quasiment, le pays entier se fait empoisonner par les klaxons et autres virulents comportements des ressortissants de partout qui sont en masse ici. Certes, j'imagine et souhaite, que les petits villages reculés des montagnes soient à l'abri de cela, mais je ne sais. Les villes, elles, c'est le footoir.
Dans les endroits encore un tant soit peu civilisés où l'on essaie de contenir les excès humains (qu'ils en soient félicités), l'on a décrété une tolérance d'une heure après les fins de matches. C'est déjà gentil, mais sans doute ne pourrait-on, de toute façon, pas faire autrement. Et après tout, c'est bien.
Mais ailleurs, rien de tout ça. À Genève notamment. Pendant quelques heures, c'est la loi de la jungle. J'en témoigne, je vis sur une grande avenue. La Suisse que j'ai connue jeune a quasiment disparu depuis un moment, mais l'espace de quelques heures, elle est véritablement morte.
Cela a été plus loin encore, lors des demi-finales. Un cortège de supporters français s'est formé à l'improviste (les cortèges, ils connaissent), parcourant les Rues basses et, pour certains, provoquant et attaquant la police qui, comme d'habitude, est toujours en sous-nombre par ici. Et ce soir, deux cortèges peut-être? Un peu comme les Kurdes et les Turcs qui s'affrontèrent à Berne?
En tout cas, nous pouvons être sûrs que quel que soit le vainqueur, cela va être encore l'enfer, pour nous. L'on en demande décidément beaucoup, aux gens de ce pays. Serait-ce enfin l'occasion, pour ses innombrables fossoyeurs, qu'ils réalisent où la Suisse est tombée ?
Il serait plus que temps.