Bas les pattes, Chappatte !
Qu'est-ce que j'aime les dessins de presse ! Peu m'importe si le trait tape sur la gauche, la droite, la religion ou que sais-je. Mais il y a un dessinateur qui commence à me taper sur les nerfs.
Son talent de dessinateur est grand. J'en ai vu, de puissants dessins. Très politiques, c'est son droit. D'autres dessinateurs font eux, juste dans le puissant humour. Un salut ici à celui-ci qui aura sans doute fait le plus rire, Bürki. Il y a de rares fois où l'on regrette que la société ait créé la retraite...
Mais à part très politique, Chappatte est très médiatique. Souvent interviewé, en a-t-il d'ailleurs jamais refusé. Et systématiquement, à un moment donné, vous assisterez à une déblatération sur les gens qui ne seraient pas mondialistes, qui ne verraient pas le monde comme lui. Il va de soi que j'en fais partie et, au vu de l'état de nos sociétés suisse et européenne, de plus en plus fièrement, même.
La dernière en date était lors de l'agréable émission Geneva Show sur Léman Bleu, de vendredi passé. Bien entendu, ça n'a pas loupé. En gros, tous les votants qui expriment leur ras-le-bol, leur désespoir (les deux parfois), sont des gens qui manquent d'ouverture, des racistes, les fameux populistes, même des hérétiques. Et de l'Europe aux États-Unis, je vous prie. Monsieur a dit.
Je trouve extrêmement gênant de venir nous donner des leçons sur le manque d'ouverture et l'immigration, lui qui est précisément un produit de celle-ci. C'est assez courant d'ailleurs, nous avons encore eu à le supporter récemment avec la famille qui a dû retourner en Croatie, où elle avait déposé sa demande d'asile originelle. Eh bien, d'autres produits de l'immigration nous disaient ce que nous devions faire chez nous. Nos colères ne peuvent être que plus grandes encore.
Chappatte officie notamment dans Le Temps, journal tout aussi mondialiste s'il en est, dont je ne lui pardonnerai jamais d'avoir quitté Genève pour d'obscures raisons zurichoises (là aussi, là encore). En tout cas, après avoir dû encaisser ses remarques à répétition et l'extase médiatique inter pares pour ce dessinateur, sans l'affubler de trop de noms à mon tour, je veux lui dire ici que, désormais, il ne nous dénigrera plus si gratuitement, cet artiste.
Et qu'il reste sur ses planches.