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  • Les flingueurs de boulevards

    Amateurs de sensations fortes navré, nous n'allons parler que de circulation. Un parcours matinal en voiture ce dimanche de Pentecôte peut nous expliquer pourquoi Genève a remisé Luc Barthassat.

    Il commence au boulevard Helvétique, dont le côté Philosophes a subi tout ce que l'on peut faire subir à un boulevard pour le martyriser : de nouveaux feux qui bloquent même les bus, une voie de circulation qui saute pour laisser la place à deux énormes pistes cyclables où même de petites voitures pourraient circuler et où il n'y a jamais de vélos, allongeant la file de voitures devant désormais attendre deux cycles de feux pour passer. 

    Il se poursuit à la rue Versonnex qui actuellement, a bien belle allure. Nous sommes dans une ville, et il y a trois voies de circulation dans le sens pont du Mont-Blanc. Un projet complètement fou voudrait, pour faciliter le "U lacustre", les réduire ici aussi. Fou et moche. Comme le pont du Mont-Blanc actuellement, où le chemin me mène.

    Qu'est-ce qu'il était beau, avant ! Trois voies dans chaque sens, rectilignes, de l'allure, de la place. Puis vint la voie de bus qui chamboula tout. Elle, est peut se comprendre et, pour être aussi parfois dans les bus l'empruntant, oui, elle est nécessaire.

    Mais voilà qu'un conseiller d'État s'est entêté d'y mettre aussi une piste cyclable ! Alors qu'il y a un pont piétonnier à une centaine de mètres ! Le résultat est affligeant. Il n'y a plus de place, un seul véhicule pas vraiment sur sa piste, et voilà les voitures et bus bloqués. De plus, les anciens marquages au sol apparaissent encore. Bref, on nous l'a bousillé, notre pont du Mont-Blanc. Et ça se paie toujours aux élections, je l'avais même dit à qui voulait l'entendre. J'ajouterais, bien fait !

    Le parcours se poursuit devant Notre-Dame, d'où je peux constater que le boulevard James-Fazy a lui aussi perdu une voie de circulation. Cela faisait d'ailleurs une année qu'il n'avait plus de marquage, peut-être qu'en Grèce cela se ferait-il plus vite. Mais en tout cas, une voie en moins ici aussi, donc.

    Commence ensuite le cheminement pour Meyrin. À la Servette, vous êtes arrêtés à tous les feux, sans exception. Même à ceux qui sont à cinquante mètres l'un de l'autre. Passé le Bouchet, vous êtes sur la large route de Meyrin où de lumineux technocrates ont considéré que la vitesse devait y être limitée à... 50kh. Oui, hors de tout, quatre voies de circulation et la tram au milieu, mais 50kh. Et là aussi, vous êtes arrêtés à tous les feux, jusqu'à Meyrin. Mon trajet Bastions-Meyrin a duré 32 minutes. Un dimanche matin de Pentecôte, je répète.

    Genève avait de beaux boulevards, comme toute ville qui se respecte. Avait, car une bande de flingueurs leur a fait la peau. Cela commença avec le boulevard Carl-Vogt. Il n'offre de salut qu'au prix d'un gymkhana par de petites ruelles. Un peu plus loin, le boulevard parallèle, St-Georges donc, a lui aussi subi le même sort et finit en cul-de-sac. Sans doute pour lui donner la même destinée que le cimetière éponyme.

    Il faut dire qu'elle avait fait fort, la Verte que les Genevois eurent la mauvaise idée d'élire avant de se raviser, dans un inestimable sursaut, dans les quatre ans qui ont immédiatement suivis. Elle venait de commettre une autre attaque sur le boulevard Carl-Vogt, où l'on ne pouvait quasiment plus aller nulle part, et sur le pont Wilsdorf qui perdit du jour au lendemain un sens de circulation.

    Fut ensuite élu un motard, de ceux qui ont besoin qu'on les entende. On pouvait au moins nourrir quelque espoir. Eh bien las ! Voilà le résultat. Il fit pas mal de communication sur les "ondes vertes" mais manque de chance, moi, même à une heure du matin je dois toujours m'arrêter quelque part sur "l'onde verte". Ou alors, la journée, on arrête un flot de cent véhicules pour immédiatement laisser traverser un piéton ou un vélo. C'est insupportable, même lorsque c'est moi le piéton ou le cycliste.

    Qui pour renverser enfin la vapeur, de grâce ?