Devoir nous dire adieu ici, vraiment?
Je m'y étais fait, j'aimais, j'en étais même content. J'avais trouvé ma place dans ce monde bien turbulent pour réagir, commenter, proposer. Ici dans l'espace blogs Tribune.
Mais voilà, la Tribune m'informe que les blogs dont les noms et prénoms des titulaires ne figurent pas en toutes lettres ne sont plus désirés ici. Elle aura ses motifs que je ne puis seulement supposer. Mais j'aimerais réagir et prendre encore cet espace pour le dire.
L'anonymat pour insulter, pour moi c'est lâche. Je le préfère pour féliciter, par contre. Mais l'anonymat, il a du bon aussi. Il y a des personnes, dont je fais partie, qui n'ont pas envie ni besoin que leur nom soit public. Mais qui sont pleines d'idées ou de colères aussi, parfois. Et qui ont envie de les exprimer. Ou aussi, de simples anecdotes à raconter, pour informer, faire sourire. Sans que tout le monde, vos collègues, votre famille, soit au courant qu'il s'agit de vous...
Car voyez-vous, dans un monde idéal, il devrait être possible de tout dire sans en payer le prix. Mais on sait bien que ce monde idéal n'existe pas et que tout indique qu'il n'existera jamais. Donc, comment faire avancer les choses? Être le Chevalier téméraire? J'y réfléchis, mais il m'en coûte.
Comment faire si vous voulez informer le public de telle ou telle chose, dénoncer telle ou telle injustice ? Ou alors, si vous l'avez dénoncé déjà et que, désormais, de simples recherches sur internet vous en fassent payer le prix? Ou parler d'une maladie ou d'une pathologie si vous ne souhaitez pas que l'on sache que vous l'avez? Ou crier que vous avez été battu(e) dans votre enfance? Ce ne sont que des exemples, bien sûr.
Dans ces cas là, l'immense majorité des gens préfèrera se taire, fermera les yeux. Motus et bouche cousue. Torrents d'hypocrisie. Immobilisme.
Qu'en pensent d'ailleurs les journalistes qui ont sorti des infos incroyables grâce aux garanties d'anonymat qu'ils ont données à leurs informateurs? Vous en aviez les noms? Mais vous avez aussi nos noms! Le mien en tout cas. Et que penser alors de cet anonymat total dans les commentaires? Et enfin, de "Julie" qui publie ses chroniques depuis tant d'années, anonymement?
Moi, j'aimerais rester ici. Mais si ce n'est vraiment plus possible, je trouverai asile ailleurs, sous ce même nom, ou contraction de nom. J'ai trop de choses à dire, de billets qui tournent dans ma tête et qui attendent le moment où soudainement, ils écloront. Sur des sujets délicats aussi, dont on ne parle pas ou peu. Mais j'aimerais encore ouvrir le débat avec vous, lecteur ou lectrice qui me découvrez, ou me revenez, ou ne m'aimez pas, journaliste qui par hypothèse me liriez. Dites ici votre sentiment sur l'anonymat, s'il vous plaît.
Anonymement, si vous le souhaitez, vous le pouvez. Pour l'instant...