De tous les sujets dont j'ai voulu écrire quelques lignes jusqu'à maintenant, celui-ci est de ceux qui me révulsent le plus. Car il s'agit de guerre et de folie humaine.
Je veux parler des drones. Vous savez, ces avions télécommandés à distance dans des salles climatisées -pour maintenir à niveau le confort et les facultés des tueurs- qui sont envoyés dans plusieurs endroits du monde. Et qui tirent, détruisent, blessent, tuent. Pas certains dictateurs aux mains tant ensanglantées, non! Contre eux, j'applaudirais. Ni un éventuel nouvel Hitler dont on peut craindre la résurgence en permanence. Contre lui, je jubilerais.
Non, ce ne sont bien sûr pas eux qui sont visés. Mais des gens choisis par des hauts gradés, certainement étoilés mais en tout cas pas auréolés. Et même avec la bénédiction du président des États-Unis, parfois. Des gens choisis dont on suppose qu'ils ont des choses à se reprocher, mais cela est terriblement subjectif. Et aussi, surtout même, des victimes innocentes. Les collatérales comme on les appelle pudiquement. Bien souvent des familles, des enfants, des passants.
Mais le pire est encore à venir. L'être humain, qui n'a jamais réussi à éradiquer la faim dans son ensemble sur la terre, a cependant développé des trésors d'imagination pour tuer sans même prendre le risque d'être tué, et jamais il n'y est si bien arrivé. Avec ces drones, aucune possibilité de se défendre, de voir ou d'entendre venir quelque chose, rien, pas même la nuit. Sournoisement. Aucune chance. Pour moi, le dégoût absolu.
Certes, ils ne sont pour l'instant utilisés "que" par les pays les plus guerriers du moment. Qui se demandent d'ailleurs, naïveté suprême, pourquoi ils attirent des torrents de haine et des actes de folie chez eux. Pour l'instant, donc. Car la facilité de trouver une arme étant inversement proportionnelle à celle de trouver un peu de blé dans certains pays, les drones vont rapidement se répandre.
Afin de ne pas terminer sur une note trop sombre, j'aimerais rendre un hommage et lancer une proposition : hommage à la Commission des droits humains qui s'est penchée pour la première fois sur le sujet à la fin du mois de mai. Et relever la fierté que j'éprouve que ces organisations soient ici.
Quant à la proposition, la voilà : ne pas commettre la même erreur qu'avec les mines, les précurseurs du "Tuer au hasard". N'attendons donc pas qu'il y ait des drones partout pour interdire leur usage militaire, à tous le moins armé. Agissons avant, pour une fois! Le plus tôt sera le mieux...mais je confesse des doutes quant aux chances de succès, sans toutefois perdre tout espoir d'y arriver.
J'aurais au moins la mince consolation d'y avoir contribué.