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  • Pour moi, ce sera double ou quitte

    Un mois. Voici ce qui nous sépare du 9 février, jour où le peuple votera sur l'initiative contre l'immigration de masse. Moi, je veux absolument m'engager pour ce vote, et voici pourquoi.

    Je suis né dans une belle ville, Genève, il n'y a pas si longtemps tout de même. Tout n'allait pas forcément bien à ce moment là, bien entendu, mais ça allait. Très vite, j'étais entouré d'étrangers, à l'école ou ailleurs. Une rapide pensée d'ailleurs ici pour Stefan l'Allemand, Nadia et Yvano les Italiens, Daniel l'Hollandais, Alberto l'Espagnol, et j'en passe. Nous étions amis, parfois un peu moins, parfois bêtement rivaux, mais ça c'est une autre histoire. Ça allait bien.

    Puis, j'ai voyagé, vécu à l'étranger. Je compte désormais plus d'amis en Europe qu'en Suisse. Je sais très bien qu'ils seront infiniment plus proches de moi en cas de problème que mes compatriotes. Je sais très bien, aussi, comment nous nous prenons dans les bras lorsque nous nous revoyons après longtemps. Rien à voir non plus avec mes compatriotes. Bref, je les aime, mes amis de l'étranger.

    Ensuite, scrutins européens oblige, la Suisse s'est ouverte. J'ai voté oui, à tout. Cependant, j'aimerais dire ici à quel point je le regrette. Cette fois, c'est l'occasion de dire stop, j'aurais même envie de l'écrire en majuscules. Le pays et la ville où je suis né, je ne m'y sens plus chez moi. Que de gens d'ailleurs! D'autres coutumes, d'autres comportements, d'autres regards. Voyez-vous, j'estime que j'ai le droit de me sentir chez moi dans mon pays, de vivre avec des valeurs de base communes. Ici, dans une ville qui compte plus de 50% d'étrangers (n'oublions pas les illégaux et les réfugiés aussi), ce n'est plus le cas, comme d'ailleurs un peu partout en Suisse.

    Nous les Suisses, nous sommes relégués. J'en ai connu tout de même quelques unes, des familles portugaises qui vivent à 5 dans un 2 pièces. Ou plus, même. Des appartements dont beaucoup de jeunes Suisses rêveraient, seuls. Tout nous file sous les yeux. Les emplois, tout. J'en sais aussi terriblement quelque chose. Bien se défendre dans plusieurs langues ne signifie pas que l'on veuille ne serait-ce que vous voir, pour les postes où on les demanderait. Vous comprenez, il y a tant de gens sur le continent européen qui en parlent plus que vous.

    Moi, de tout cela, j'en ai assez. Et, en plus, nous serions racistes! Ou xénophobes, au moins. Nous l'entendons et le lisons déjà, il faudra l'encaisser sans s'énerver. C'est vrai quoi, nulle part ailleurs dans le monde l'on s'offusquerait qu'il y ait 25% d'étrangers dans un pays, plus de 50% dans les villes et donc plus dans certains quartiers. Eh bien tenez! (et vous savez que je ne suis pas ici pour raconter des sornettes) : un ami espagnol très engagé à gauche m'a dit lors d'une visite que "s'il y avait autant d'étrangers en Espagne qu'ici, ce serait la guerre civile". Imaginez-vous, c'était en 1999...

    Quelle est leur limite, à tous ces gens qui nous traitent de racistes, si tant est qu'ils en aient une? 40% d'étrangers dans le pays? Plus encore? Posez-leur la question, aussi. Moi, je n'aurai de cesse de la leur demander. À continuer comme cela, on les atteindra bien vite, en tout cas. Et que penser du fait que la culture romanche historique de notre pays soit désormais reléguée bien derrière celles des Balkans? Tout le monde s'en ficherait-il donc? L'italienne est en passe de suivre.

    Personnellement, je n'accepte plus cela. Je m'inclinerai bien entendu devant le résultat, mais je vais me battre pour l'influencer. Et j'en tirerai les conséquences. Si cette initiative n'obtient pas la double majorité, je songerai plutôt à quitter la Suisse. Double ou quitte, donc. Mais j'ai envie de vivre dans une communauté dans laquelle je puisse m'identifier, solide, soudée. Presque tous les autres pays d'Europe offrent encore cela, leur taux d'immigration est tellement plus faible, pour certains trois à quatre fois moindre, voire plus. Je préfère cela, c'est mon droit.

    Mais ce n'est plus le cas dans mon pays, et encore moins dans ma belle ville.