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  • Réfugiés syriens : Le camp du non

    Voilà. Le Conseil fédéral a décidé hier, sans tambours ni trompettes, d'accorder 3'000 autorisations de séjour supplémentaires pour les Syriens. Fussions-nous 20% ou 30% de la population, je veux absolument faire entendre ici le camp de ceux qui ne sont pas d'accord, le camp du non.

    Il est indéniable que ce peuple souffre le martyre et les horreurs de la guerre. Mais sans cynisme, il faut prendre conscience que c'est une constante, de-ci de-là. Un jour écrirai-je peut-être ici ce que je pense de ce tueur invétéré qu'est l'Homme, ce que j'ai déjà écrit pour moi parfois, lorsque les nerfs en avaient l'impérieux besoin. Car de mon existence, il m'en a déjà été donné d'en voir, des conflits, parfois pas si loin de nous. C'était le cas avec les Balkans, c'est le cas en Ukraine, à peu près toujours autour d'Israël, et en Syrie. N'en rajoutons pas, le temps est au beau.

    Tout d'abord, noter que la Suisse compte déjà 10'000 Syriens. Noter aussi, que le peuple suisse a donné, voici un peu plus d'une année, un signal d'arrêt vis-à-vis de l'immigration plus que massive que nous subissons. Les réfugiés font également partie de lui, doit-on le rappeler. Certes, un délai de trois ans fut malencontreusement, ou real-politiquement, introduit dans le texte, et nous n'y sommes pas encore. Pour autant que nous y soyons un jour, d'ailleurs. Mais le signal était clair.

    Nous annoncer cela est éhonté. Oh certes, quelques illuminés ou inconscients de ce pays nous en proposaient rien moins que 100'000, il y a peu. C'est dire dans quoi nous devons nager. Mais ces 3'000, rajoutés aux 10'000 déjà présents, sont de trop s'ils ne repartent pas tous immédiatement après la fin du conflit. Car vous verrez, ils vont nous refaire le coup des Balkans : accueil à tour de bras et pour finir, il n'y a pas grand monde qui rentre une fois la guerre terminée.

    Même si je n'en ferai pas l'argument majeur, il y a aussi les risques terroristes qui sont clairement existants, les gens qui nous en avertissent sont juste un peu moins inconscients que les autres. En tout cas, accueillir toute la folie et la misère du monde, en ce qui me concerne, c'est fini. Des villes à 50% d'étrangers, des quartiers à 60%, ce pays est en train de perdre jusqu'à son âme.

    Ne le réaliseront-ils donc jamais ?

  • Madame, Monsieur...

    Je me réfère à votre annonce pour ce poste qui retient ma vive attention.

    D'emblée, je puis vous dire que mon dossier a beaucoup de qualité, du moins cela m'a-t-il été dit de très nombreuses fois. Il n'est donc pas nécessaire de me le redire lors du probable retour.

    En ce qui concerne les langues, je suis heureux de vous informer que je puis proposer les quatre que vous mentionnez. J'espère toutefois que vous ne m'en voudrez pas trop d'avoir non pas la troisième ou la quatrième, mais bien la troisième et la quatrième. Parfois je me demande si cela ne m'a pas joué de sales tours... Mais pour moi cacher une langue, c'est se cacher tout court, s'éteindre.

    Et je vous l'assure, les diplômes relatifs sont bien réels. Lorsqu'on aime, on ne compte pas. J'ai même préféré consacrer une semaine entière, lors des deux dernières semaines de vacances que je me suis octroyé lorsque je le pouvais encore, à des cours intensifs dans le pays en question, et en obtenir un nouveau. Quitter la mer pour la ville, donc. Tout content, je l'ai eu. Tout fier, je suis rentré avec et l'ai vite glissé dans mon dossier, ça fait longtemps déjà. Pour rien. Je dois être bête.

    Mes certificats de travail, ils sont bien réels aussi. Je me suis même enquis de savoir, auprès de gens compétents en la matière, s'ils n'étaient pas insidieusement codés. Que par exemple "nous ne pouvons que le recommander", ne veuille pas dire en fait "écartez-vous-en". On me confirma que non. Les propositions de retour dans des sociétés, à l'époque, ne vinrent donc pas par hasard.

    Je sais bien, des dossiers, vous en avez reçu de très nombreux, de toute la région, et de toute l'Europe. De qualité aussi, bien sûr. Et avec l'immédiateté d'aujourd'hui, selon sa chance ou sa malchance, il est possible qu'un dossier provenant de 100 kilomètres arrive avant le mien. Car oui, j'habite à proximité, j'aurais presque envie de m'excuser. Trafic ou pas, et même avec un demi mètre de neige, moi j'arrive à mon poste à l'heure. Mais ça ne compte plus vraiment ça, n'est-ce pas ?

    Ainsi que vous l'aurez vu, je suis capable d'un peu d'humour, aussi. Autodérision qui sauve de la colère ou, pour certains, du désespoir, c'est selon. Je vous rassure tout de suite, même si c'est dur, je ne vais pas grossir les chiffres des mal nommés accidents de personnes qu'il y a tous les trois jours sur les rails en Suisse, dont j'ai la terrible impression que la mise à l'écart du marché du travail entraine une bonne part. Ce n'est pas mon futur, oh non. Mais juste le dire. Hommage.

    L'humour m'aide donc. J'ai tenté d'en glisser une pointe avec bonheur, dans une ou deux lettres pour les postes dans lesquels, parmi une dizaine d'autres exigences bien concrètes et sérieuses, il en était demandé aussi une solide dose. Mais sans plus de succès. Que risquais-je, de toute façon ?

    Toutefois, il y a deux choses contre lesquelles je ne pourrai jamais rien. D'abord, si vous voulez à vos côtés une jolie demoiselle, je ne puis que m'incliner. Mais surtout, je ne suis plus dans la tant désirable tranche d'âge des 25-35 ans. Entre nous, c'est ça le problème, n'est-ce pas ? Je sais bien, vous en avez des milliers de toute l'Europe, prêts à venir. Et leur langues maternelles seront de toute façon mieux que celles que j'ai apprises moi, cela va de soi. Fût-ce à la place de la mer.

    Néanmoins, veuillez trouver en annexe mon dossier. J'aime le compléter avec mon casier judiciaire, pour que vous soyez tranquille. Comme une cerise sur un gâteau. Mais là aussi, je dois être bête.

    Veuillez agréer, Madame, Monsieur, mes salutations préoccupées et passablement courroucées.