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Ne pas se taire - Page 21

  • Les claques perdues

    La dernière fois que j'ai pris une claque, j'étais ado. Une sortie de classe, je n'arrivais à me taire. Sans doute comme maintenant je n'arrive à m'arrêter d'écrire. Elle résonna. Justifiée ou pas, je me tus.

    Voilà que les fonctionnaires genevois ont remis leur grève. Déjà que pour la première, il fallait oser. D'où j'écris ces lignes, je les entends crier, hurler, siffler, taper sur de gros tambours. À la française ou à l'africaine, je ne sais. Ils ne manquent en tout cas pas d'air...car résumons la situation.

    Je n'ai rien contre la fonction publique. Peut-être en ai-je été ou en suis-je, peu importe. J'affirme même que dans certains services, le stress est au moins aussi fort qu'ailleurs, pour ne pas dire plus grand. Mais il se trouve qu'elle fait partie de la mieux payée de Suisse, et carrément du continent. Je n'oserais dire du monde, ce serait un peu fort tout de même, mais lorsque l'on connaît un peu les salaires d'ailleurs, on n'en est forcément pas loin.

    Puis, de par l'irresponsabilité de plusieurs ministres des finances genevois qui se sont succédés, et celle des autres bien libéraux qui n'ont eu de cesse de demander des baisses d'impôts, la dette est abyssale et elle nous empoisonne la vie. Et nous coûte l'horrible montant de 200 millions de francs d'intérêts par an. Nous avons encore de la chance, les taux sont bas. Sinon, je ne voudrais pas leur dire ce qu'il leur arriverait, aux fonctionnaires, ils ne réaliseraient pas.

    C'est donc particulièrement difficile de devoir supporter ces revendications. Leur dire ici que c'est une honte. Qu'ils devraient avoir l'élégance de se faire discrets ou, en tout cas, de ne plus crier. Ou d'abandonner la fonction publique, si vraiment celle-ci ne devait plus correspondre à leurs attentes. Ils verraient, ensuite, ce que c'est,  d'être dans le privé. Et vu les masochistes accords bilatéraux, de douter d'oser encore articuler le chiffre de 4'000,- de prétention de salaire par mois.

    Ce d'autant que personne n'a eu le courage, par ici, de prendre la seule mesure qui vaille et qui s'est prise dans à peu près tous les pays d'Europe, y compris dans certaines collectivités publiques suisses : une diminution de salaire. De minimum 3% pour les premiers salaires, à au moins 8% pour les gros, voire même plus. Immédiatement abandonnée quand (et si) la situation devait se stabiliser, mais tout aussi immédiatement appliquée. Ici, personne n'ose, personne n'osera. Genève.

    Tout cela me rappelle donc cette claque reçue lorsque j'étais ado. Sur le moment, j'haïs cette professeure. Ce n'est toutefois pas à cause d'elle que je veux me venger aujourd'hui, même si je trouve que les professeurs se paient particulièrement la honte. Ce d'autant qu'il est quasiment impossible qu'elle me lise, cette brave madame Iten. Mais les claques, là, elles seraient justifiées.

    Oh excusez-moi! Elle sont parties toutes seules.

  • Forza Norman !

    Je m'en veux, j'aurais dû déclarer ma flamme avant, déjà. Mais la folie humaine ayant encore frappé, je me suis noyé dans mes pensées et mes lignes qui resteront intimes, c'est mieux je crois.

    Puisque le premier parti de Suisse vient de décider de présenter un candidat par région linguistique, et que pour la première fois de ma vie -tout arrive- je m'enthousiasme pour une candidature au Conseil fédéral, depuis ce bout de pays, j'ai envie d'apporter un vif soutien à une candidature provenant d'un autre bout du pays: la tessinoise. Pour plusieurs raisons, et des belles.

    La première est bien entendu politique. Norman Gobbi sait ce que c'est, un canton durement frappé par plusieurs maux depuis que la Suisse a eu la folle idée de se fiancer avec l'Europe. Il sait ce que c'est, une déferlante migratoire qui débarque, surtout que son voisin du sud risque de bien mal tourner, comme notre voisin de l'ouest par ailleurs. Les imbéciles réagissent toujours trop tard. Lui pas. Quitte à en faire frissonner plus d'un, de ces irresponsables pro-immigration d'un peu partout.

    Il sait ce que c'est, de tenir tête. Fût-ce à Rome. Cela aussi manque cruellement, à Berne. En particulier contre cette fichue Europe. À ce stade, foutue convenant mieux. Et dire que j'avais hésité lors de l'un de mes précédents billets...

    Ensuite, il est Tessinois. Certes, en soi ce n'est pas assez, mais ils ont des gens de grande qualité. Même la gauche, là-bas, a réussi à redescendre sur terre et clamer haut et fort que ça n'allait plus. Par ici, elle navigue encore à haute altitude. Et cette belle région italophone du pays mériterait même, selon moi, une présence permanente au gouvernement. C'est l'occasion en tout cas d'y revenir.

    Quant au ticket qui nous est présenté -enfin, juste à l'Assemblée fédérale-, j'aimerais rappeler qu'en particulier le zougois est du genre ultra-libéral, et l'on sait les dégâts que cela fait, l'ultra-libéralisme. En particulier avec l'aide de tous leur petits suppôts qui s'imaginent que de jolies "mesures d'accompagnement" vont tirer le tout vers le haut, nous laissant plus que le rire ou la colère.

    J'ai entendu que l'arc lémanique se devait de soutenir Guy Parmelin, le voisin vaudois, et ce n'est pas bête. Je n'ai assurément rien contre lui, même si j'aurais préféré Yves Nidegger. Mais le seul entre tous pour qui je peux vraiment m'enthousiasmer, pour la première fois de ma vie donc, c'est Norman Gobbi. J'ai envie d'y croire, de le dire, même si je suis bien seul par ici et que je sais que ses chances ne sont pas des plus grandes.

    Forza Norman ! Io ci credo !

  • Prix nobel versus plainte noble

    Depuis un moment, avec la crise migratoire, il faut une sacrée dose de patience pour contenir son calme, garder ses poings dans les poches. Mais il y a aussi, parfois, de bonnes nouvelles.

    Rappelons-nous, même si c'est énervant. Il y a peu, le président du PDC déclara que la chancelière Merkel mériterait le prix Nobel de la Paix. Il était accompagné par d'autres, ici ou là. L'irresponsabilité des politiciens d'Europe, Suisse comprise, devient crasse, affolante et, surtout, dangereuse.

    Ainsi donc, la plus irresponsable des chancelières allemandes depuis la fin de la guerre mériterait-elle ce prix? Celle qui a cassé l'identité allemande, partant l'européenne? Et qui a même eu l'élégance de nous en avertir? Celle grâce à qui désormais, les uns après les autres, vont flamber les scores des partis bien à droite en Europe? (les prochains, à Vienne ce dimanche, et en Suisse dans une semaine avec, vous verrez, l'UDC seule autour d'un tiers des voix).

    Mais surtout, et là c'est plus gênant, celle par qui les quelques partis néo-nazis qui reviennent en Europe, vont grandir encore, certainement finir par s'unir et peut-être bien, par malheur, nous faire vivre à nouveau des choses déjà vécues? C'est l'une des raisons pour lesquelles je ne me tairai pas: seule une position ferme sur l'immigration peut nous éviter cela. Et si vous souriez, reparlons-en aux prochaines élections allemandes, lorsque le NPD se situera entre 10 et 20%.

    Cependant, il y a donc une bonne nouvelle. Un autre parti allemand, "Alternative für Deutschland", qui a le vent bien en poupe aussi, a déposé plainte contre la chancelière pour traite d'êtres humains. Même si la cause est juste, il ne faudrait pas imaginer une quelconque condamnation. Toutefois la puissance du geste est saine, démocratique, noble.

    Car de l'autre côté, c'est quasiment un incendie criminel de centre d'asile par jour qu'il y a, et un risque majeur de basculement dans l'extrême. Ainsi peut-être, réalisera-t-elle, comprendra-t-elle, cette maudite chancelière. Et avec elle, tous les irresponsables pro-immigration.

    C'est ce parti qui mérite un Nobel.