Fermons l'autoroute Genève-Lausanne !
Ils sont sortis du bois, c'était inévitable. Les bois leur seyant particulièrement bien, d'ailleurs. Ils rugissent d'arguments fallacieux. Ils vrombissent, sont passés du 0 à 100 en quelques secondes...
Ils, ce sont les opposants au tunnel du Gothard. Le routier, s'entend. Pour le ferroviaire, ça ne leur a pas posé de problèmes. Rien n'était même trop beau, il va coûter la folle somme de 10 milliards de francs. Juste envie de dire ici, pour quelques secondes d'apaisement personnel, que si j'avais été aux commandes, jamais l'on aurait commis une folie pareille, marchandage européen pour les camions et désidératas de Zurich compris. Pour le coût, bien sûr, et pour le fait que prendre un risque d'incendie dans un tunnel de 60 km est juste irresponsable.
Voilà donc que les opposants nous disent qu'il ne faudrait surtout pas construire le deuxième tube. Parce que le Gothard, voyez-vous, ce serait une petite route de province. Parce que cet argent manquerait pour les infrastructures romandes. Parce que trois ans de fermeture, ça ne devrait pas poser plus de problèmes que ça. Et attachons notre ceinture pour le pompon : parce qu'il serait dangereux! Je ne sais pas vous, mais moi, je bondis! Et je vais les déconstruire, leurs arguments.
Pour la route de province, vous repasserez. Il y a là une partie du trafic Nord-Sud. La jonction directe entre la Suisse-italienne et le reste du pays. Mais la mauvaise foi ne s'arrête pas là. Des écologistes s'inquiétant des bouchons sur les autoroutes urbaines! Pour peu, ils nous diraient qu'ils faudrait les élargir. Et des Romands osant venir dire que ce projet viendrait leur piquer l'argent pour leurs projets. Ce qui n'est pas vrai. Mais le summum, c'est qu'il serait dangereux! Les collisions frontales courantes dans le tunnel actuel, parfois mortifères comme en 2001, ne sont nullement dangereuses, sans doute.
Ce n'est pas la première fois que je prends parti dans ces colonnes et dans ma vie pour le Tessin, je ne lui faillirai pas non plus maintenant. J'ai même une proposition : fermons donc l'autoroute Genève-Lausanne jusqu'au dimanche du vote. Et pour faire bien les choses, celle entre Zurich et Bâle, et Zurich et Berne. Pour que l'on se rende compte. Qu'ils se rendent compte, ces égoïstes. Juste quelques semaines, cela devrait suffire pour réaliser.
Les trois ans, ce serait pour les Tessinois.