Et vous, vous préférez 3'000 emplois ou 3'000 victimes ?
Ah ces politiciens! Certains peuvent vous faire partir au quart de tour aux premières lueurs d'un dimanche matin d'hiver, vous faire écrire alors que vous n'en aviez nulle intention.
Voici que Yannick Buttet, Conseiller national et président de Monthey (à moins que ce ne soit l'inverse, tant il est vrai qu'avec les doubles mandats on ne sait jamais lequel a les préférences de l'impétrant...), déclare concernant le transport de chlore par train qu'il y aurait 2'800 emplois menacés en Valais si on l'arrêtait. Et de s'élever de surcroit contre les municipalités de Lausanne, Renens et Prilly qui ont demandé cet arrêt.
L'occasion de dire ici un inestimable merci aux Verts qui, comme pour le nucléaire, mesurent à quel point certaines choses, substances ou créations humaines peuvent être dangereuses, et le disent. Partant, certaines municipalités aussi, au moins celles où passent ces trains de la mort et qui sont un peu plus respectueuses de leurs concitoyens que d'autres.
Car ce sont bien des convois de la mort. Ce gaz est funestement toxique, mortel. Il est utilisé comme arme chimique, c'est dire. En cas d'accident, certaines estimations donnaient jusqu'à 20'000 morts suivant les quartiers genevois traversés, sans que cela n'entraine le moindre décret d'interdiction immédiat d'une quelconque autorité politique ou sanitaire, alors que si un malheureux gamin devait se tuer sur un type de jeu d'enfant, dans les jours suivants ils seraient tous retirés du territoire.
Supposons que ce chiffre de 20'000 soit exagéré, ou que le maléfique convoi n'aurait pas la mauvaise idée de s'accidenter au pire endroit. Prenons donc déjà le chiffre de 3'000 personnes mises en danger, ce qui est déjà énorme, juste pour le mettre en rapport. S'alarmer de ces pertes d'emploi et ne pas avoir la moindre crainte concernant les personnes qui risquent leur vie est infâme, et je souligne le mot. Surtout de la part d'un politicien PDC qui ne devrait logiquement, pas avoir l'avortement en odeur de sainteté, par simple respect de la vie.
Mais ce respect, les enfants, les adultes et les vieillards aussi, le méritent.