Les petits princes
Une nouvelle qui fait du bien. Avec ce qui se passe sur cette terre, prenons de l'air, il est bon.
À l'heure où des milliers d'avions civils volent chaque jour, avec pour chaque voyage des dizaines de milliers de litres de kérosène envoyés dans l’atmosphère...
À l'heure où des milliers d'avions et d'hélicoptères militaires volent chaque jour pour faire ce que l'Humain sait faire de mieux, tuer et s'entretuer, avec en bonus la même consommation folle...
À l'heure où les terro-touristes veulent voir chaque coin du monde, parcourant des milliers de kilomètres et voulant le faire au meilleur prix, et souvent par distances rallongées car moins chères...
À l'heure où l'industrie aéronautique est passée de la production d'avions à celle de véritables monstres, avec des écrans pour chaque passager sur les sièges de devant, et d'autres luxes que le commun des mortels n'a même pas besoin chez lui...
À l'heure où la planète crie tout ce qu'elle peut qu'elle n'en peut plus, et qu'elle le dit d'ailleurs de plus en plus souvent, et de plus en plus violemment...
Eux viennent d'y arriver. Il est 1h30 du matin, l'impressionnant et silencieux avion solaire est sur Abu-Dhabi, finissant ainsi son tour du monde sans consommation de pétrole. Puissant paradoxe, vu l'endroit. C'est magnifique, presque magique. Et en lien direct sur la page de Google, s'il vous plaît ! La RTS dort, pourtant hommes, technique et foi viennent de ce coin de pays. Vexant.
Eux, ce sont Bertrand Piccard et André Borschberg. Bien entendu, les chagrinés du progrès leur ont reproché toute l'infrastructure qu'il a fallu mettre en place, et faire voler aussi, avec carburant. Ils ne se rendent pas compte du pas qui a été franchi là. Comme pour la première voiture électrique, bien raillée et snobée, à ses débuts. Quelques décennies plus tard, un premier pays au monde vient d'interdire de vendre des voitures à essence, dès 2025. Un vrai bonheur.
Ils ont dû en endurer, des moments de puissante solitude, peut-être des doutes, des peurs. Mais aussi, des moments de joie inégalables. Ils ont dû en voir, des levers et des couchers de soleil. Et ils en ont assurément eu besoin, du soutien du meilleur de ce qui se fait sur cette terre, autant au niveau technique qu'humain. Mais eux deux, pour moi, ils ne sont qu'une chose : des petits princes.
Et comme pour le premier, ils vont rester dans le temps...