Les taureaux peuvent aussi tuer, par bonheur
Il n'y a pas que des mauvaises nouvelles dans ce bas monde. En voilà une bonne.
Cela s'est passé en Espagne, aujourd'hui. Dans l'une de leur sinistres comédies sanguinaires et mortuaires, au nom de corrida. Non que je les regarde, ne pensez pas. Juste que des nouvelles en ont parlé, et les présentateurs étaient déconfits. L'on comprend bien qu'ils ne pussent montrer une certaine joie mais là, ils avaient vraiment choisi leur camp.
Je doute que de jeunes gens parcourent ces lignes, mais s'il y en avait, c'est peut-être mieux qu'ils partent. Ils risqueraient d'avoir le même choc que j'ai eu, dans ma jeunesse, avec les bébés phoques, me faisant me demander où j'étais tombé, ce qu'était l'humain, et si j'avais vraiment ma place par ici. Questions d'ailleurs récurrentes par la suite, mais dois-je le dire.
Le taureau était donc torturé, depuis un moment. Il était ensanglanté, quelques harpons plantés sur lui. Par un homme. Enfin, un type. La foule était en chaleur, assoiffée de sang, à admirer ce spectacle. Elle a même payé pour cela, ne l'oublions pas. Mais soudainement, le taureau l'a touché à son tour, le type. Presque harponné, aussi. Et de le faire passer de vie à trépas dans les minutes qui suivirent, dans son beau costume coloré. Et sur le lieu des crimes.
Certes, le taureau a subi le même sort. Pensez donc, on n'allait pas le soigner, ni le gracier. Mais au moins, c'est toujours dur mais ça console quelque peu, on ne lui a pas coupé les oreilles et la queue, ou que sais-je, avant de l'occire, comme les milliers d'autres avant lui. C'était d'ailleurs déjà le troisième de l'après-midi, à cet endroit-là de Madrid. Pour quelques toréadors tués dans le pays, parfois, celui d'aujourd'hui étant le premier du siècle, les autres c'était avant, malheureusement.
Certes aussi, dans d'autres villes par là-bas, ce sont des gens qui s'offrent en pâture aux taureaux. Ils se font courir après, charger, souvent blesser, et parfois tuer. Cela indique tout de même le niveau qu'ont certaines personnes dans ce pays où, soit dit en passant, il y a plusieurs choses qui commencent à sentir mauvais, nous y reviendrons peut-être. Mais les corridas, elles, puent.
Je préférerais ne pas avoir à écrire cela. À faire autre chose de mon samedi minuit. Mais finalement, je suis infiniment et impitoyablement heureux de pouvoir partager cette bonne nouvelle sur la toile, avec le souhait qu'elle soit lue loin à la ronde.
Cela mérite une traduction...