Dépôt TPG à l'aéroport : A-t-on vraiment mesuré les risques?
Depuis que j'ai appris que l'on voulait construire un nouveau dépôt TPG proche de l'aéroport, il y a plus d'un an je crois, je n'arrive pas à réprimer certaines craintes. J'avais écrit ces lignes qui dormaient dans la catégorie des lignes non publiées. Mais, après ce qui s'est passé à Lyon avant-hier (un Airbus qui sort de la piste), je ne les retiens plus. Lorsque les évènements se rapprochent, l'on peut mieux réaliser les dangers. Le Brésil, c'était loin...
Peut-être le saviez-vous donc, le Parlement a donné son aval à l'étude puis à la construction d'un nouveau dépôt de tramways et de bus, le parc des véhicules augmentant exponentiellement et la place se faisant rare. Les dépôts de la Jonction et du Bachet ne suffisent plus, ce d'autant que le premier devrait laisser sa place, bientôt, à d'autres constructions plus en adéquation avec ce bel endroit qu'un dépôt d'autobus. D'ailleurs, par manque de place, ceux-ci sont actuellement parqués la nuit dans une enceinte extérieure avec tous les inconvénients que cela a. Le besoin est donc là.
Ce nouveau dépôt devrait prendre place sur la route de Meyrin, au lieu dit "En Chardon", à l'extrémité Ouest de la piste de l'aéroport. Et c'est à partir de là que les choses se gâtent. A-t-on imaginé un seul instant un avion qui sortirait de la piste au décollage? Ou alors, une erreur à l'approche? N'oublions pas que cela est déjà arrivé à Genève (côté Ferney pour le plus impressionnant d'entre eux) et que cela arrive régulièrement dans le monde, avec des conséquences diverses, souvent et fort heureusement que matérielles et d'énormes peurs mais, parfois aussi, beaucoup plus lourdes.
Hormis celles-ci et selon le nombre de bus et de tramways qui ne s'en sortiraient pas non plus, il y aurait en plus une gabegie immédiate à Genève, et pour longtemps. Imaginez plutôt, une partie des véhicules hors service! De plus, avec les réservoirs de carburant et tout le matériel d'entretien que tout dépôt se doit d'avoir, les conséquences peuvent être tellement imprévisibles qu'il faut bien que quelqu'un sorte du bois et crie, voire même brandisse le drapeau rouge...Et pour tout dire, j'ai même pensé au référendum. Au moins l'argument eût été soupesé. Mais s'il est bon, il serait encore temps.
Je comprends volontiers que ce terrain sous les avions soit facilement disponible et suppose qu'il coûte bien moins cher qu'ailleurs. Mais est-on réellement prêt à prendre un risque pareil? Y a-t-on seulement pensé? Voyez-vous, je serais déjà heureux d'apprendre que ce risque aurait été évalué, jaugé. Mais je n'ai rien entendu ni lu quoi que ce soit qui aille dans ce sens. Je souhaite bien entendu que jamais rien de similaire n'arrive, mais me voilà, au moins, débarrassé d'un certain poids, dussé-je être bizarrement considéré; celui de ne pas l'avoir écrit quelque part. Pour avertir.
S'il y a donc des travaux à entreprendre là-bas, c'est bien plutôt la couverture de la route de Meyrin qu'il faudrait faire. Ainsi, si par malheur un avion venait à se manquer, il ne chuterait au moins pas sur celle-ci. Mais surtout pas y construire un dépôt de bus!
(Image : Wikipédia "Accident Vol TAM 3054, Brésil")