No interest, about your royal baby...
Quelques réflexions sur le matraquage médiatique pour ce bébé, les monarchies et, ne perdons pas l'occasion, sur le Royaume-Uni. Sans humour anglais, autant le dire tout de suite...
Alors que me tournaient en tête quelques lignes courroucées concernant l'omniprésence dans les médias de ce bébé pas encore né, j'en apprends l'arrivée. Dur de faire autrement. On nous a bassinés partout pendant des jours comme si c'était l'arrivée du Messie. Et vous verrez, cela va continuer avec la couleur des cheveux, des yeux, les ressemblances (ou pas) avec qui vous saurez sans doute, j'en passe et certainement des meilleures. Mais je veux exprimer ici l'opinion de ceux qui n'en n'ont absolument rien à faire, de ce bébé royal. Et ce, pour au moins deux raisons :
Tout d'abord, et par bonheur, nous ne sommes pas Anglais. Vous savez, ce pays du Nord de l'Europe que deux improbables dirigeants ont voulu relier au Continent par tunnel, mais qui fait depuis toujours les yeux doux, pour ne pas dire plus, à son grand frère d'Outre-Atlantique. Ce pays qui a l'un des passés les plus colonisateurs de l'Histoire récente, qui considère qu'il a sa place au Sud de l'Andalousie et à quelques miles des côtes argentines. Ce pays qui a envoyé ses bombes et ses soldats dans beaucoup d'endroits du monde. Ce pays guerrier comme je ne les aime pas.
Et également, pour prendre des images moins mortifères, ce pays qui ne fait rien comme les autres. Où j'ai eu vu des jeunes imbibés de bière à 18 heures et se bagarrer à 19. Pardonnez-moi mais c'est vrai, d'autres éructer et se moucher à table au repas du soir, généralement vers 18:30, heure à laquelle un vrai café m'irait indescriptiblement mieux. Et ce dans plusieurs des familles d'accueil que j'ai fréquentées, qui toutes d'ailleurs conjugaient accueillir à l'air du Nord.
Accessoirement, ce pays où l'on ferme les bars à l'heure où le reste de l'Europe commence à sortir. Où l'on m'a traité de "stupid idiot" parce que j'avais fait quelques pas dans l'enclos de la maison pour rejoindre la buanderie, à mes enthousiastes 18 ans, en training un dimanche. Ce pays où j'ai toujours senti les gens tristes et généralement hypocrites. Sentiments partagés par plusieurs de mes rencontres de diverses provenances du monde, Espagne et Corée du Sud pour les dernières.
Puis, par le fait que les monarchies commencent à révulser, partout. Même en Espagne, celle que jusque là j'arrivais à trouver sympathique, proche de son peuple et qui le lui rendait bien, est en passe d'être détestée. Partout sifflée, huée. Il faut dire qu'aller tuer de l'éléphant en Afrique, pendant que son peuple trime, c'est dévastateur dans l'opinion publique. N'est-ce pas, Don Juan Carlos?
Par bonheur aussi (l'on ne mesure pas toujours tous les bonheurs que l'on a à portée de main), nous ne l'avons pas en Suisse, la monarchie. Mais cela, c'est heureusement valable pour d'autres pays d'Europe, bien sûr. Pour le cas anglais, il y a un sacré cumul et le pire, c'est ce bébé qui va le vivre. Quant à nous, si l'on peut se réjouir d'une naissance, parfois il ne faut pas hésiter à tourner la tête.
No interest about your royal baby, at all.