Ils (elles) ne sont donc pas Charlie...
Voilà déjà que plusieurs personnes se démarquent de cet élan peut-être pas mondial, mais en tout cas international. C'est leur droit, mais nous allons en parler.
Ça a commencé par un contact sur internet qui est venu me parler avec sa vignette "Je ne suis pas Charlie", alors que j'ai décidé de mettre la mienne dès qu'elle a circulé. Je connais cette personne, elle est anti-système, n'a jamais payé un franc de transports publics, croule sous les amendes qui ne lui arrivent même plus. Sur son texte de profil, elle a écrit "L'indignation sélective des marchands de mort", rien de moins. Le tout donne une idée de la première, qui n'était pas Charlie.
Ensuite, Tariq Ramadan invité du 19:30 d'hier et qui disait que, lui non plus, ne l'était pas. Ce n'était guère surprenant. Bien sûr, il a condamné le geste, sans doute avec sincérité, mais je ne suis pas dans sa tête. A-t-il été bouleversé par tant d'horreur, comme la plupart des êtres humains sur cette terre ? J'en doute. En tout cas, la RTS leur a bien donné la parole.
Puis, je vois le texte d'une blogueuse dans ces colonnes, qui a normalement fait exploser les records de lecture. Pour cela, pour son courage, pour son français soigné et accessoirement pour avoir vu aussi son billet sur les Jeux olympiques qui ont ramassé avec moi aussi, bravo. Mais voilà...
Toutes allaient de leurs ressentiments, de leurs petites rancunes. Vous comprenez, la Religion, les Dieux, leurs Disciples et autres Prophètes, ça ne se touche pas comme ça. Sous d'autres temps, toutes les religions nous l'ont bien fait savoir aussi, d'ailleurs. Avec ce qui est sorti par la suite, en particulier avec la catholique, on regrette de ne pas avoir eu le courage de les chatouiller plus tôt, même si l'on risquait pas mal avant, également.
Mais devant la folie et la barbarie de cet acte, cette émotion planétaire, ces millions de gens qui portent le deuil, celui de la liberté, la liberté d'écrire, de dessiner... devant ceux qui sont tombés sous les balles, dire ne pas être Charlie, selon moi, c'est minimalement excuser. Minimalement justifier.
Les deux tueurs non plus, ne sont assurément pas Charlie.