Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Nous on t'aime, Matteo.

    Mon petit Matteo, tu m'as bouleversé. Tu n'es plus de ce monde, tu as décidé de le quitter. Du haut de tes 13 ans. Comme un grand, déjà. La méchanceté humaine.

    Je t'ai connu ce soir, lors de l'émission Temps Présent, sur les enfants victimes d'harcèlement scolaire. Les souffre-douleurs. Pour moi, tu es du côté des grands, des bons. Face aux petits, aux mauvais. Les connards, comme tu les as si justement nommés dans ta petite chanson.

    Tu as décidé de partir parce qu'ils t'ont empoisonné la vie. Parce que tu es roux. Même pas autre chose, ils n'ont trouvé. Les misérables. Comme tu es beau, pourtant ! Mais j'ai un inestimable respect pour ton geste. À l'oreille, je te susurre même que je te comprends. Je sais à quel point c'est dur.

    Moi quand j'avais ton âge, c'était parce que j'avais des lunettes, que j'étais un crapaud. Parce que j'étais un peu trop gros, que j'étais un lard. Je les cumulais, tu vois. Certains ne s'en sont toutefois pas sortis indemnes non plus. Et je sais que toi aussi, tu t'es fâché, j'espère que tu as gagné.

    Tu vois, les hasards des moments durs me font apprendre que l'idole de ma jeunesse avait été rejeté par sa mère. Et qu'un écrivain actuel a été tellement convaincu par la sienne qu'il était laid, qu'il en a fait un livre. Rien de tout cela pour toi, heureusement, mais pour te dire qu'il n'y a pas que les garçons, les hommes, qui peuvent être méchants. Les filles, les femmes, aussi. Même des mamans.

    Oui, l'humain est méchant. Le loup est assurément plus gentil avec lui que ne le sont ses semblables. Mais cela, tu t'en es rendu compte bien trop vite. Moi aussi, d'ailleurs. Et peut-être n'ai-je pas non plus toujours été gentil. En tout cas garçon, si tu croises Rousseau (tu sais, cet écrivain qui osa dire que l'homme naissait bon), demande-lui des comptes. Si tu n'oses pas, je m'en chargerai moi, sois sûr.

    Laisse-moi te dire que je ne t'oublierai jamais. Que je te dédie ces quelques lignes à ces heures bien avancées de la nuit, la tête m'abandonnant, à toi et à tous les autres qui sont partis pour cela. Laisse-moi te dire que tous les hommes ne sont pas des connards.

    S'il te plait Matteo, crois-moi.

     

    http://www.rts.ch/play/tv/temps-present/video/harcelement-a-lecole-la-mort-dun-petit-garon?id=7415426

  • Et vous, vous préférez 3'000 emplois ou 3'000 victimes ?

    Ah ces politiciens! Certains peuvent vous faire partir au quart de tour aux premières lueurs d'un dimanche matin d'hiver, vous faire écrire alors que vous n'en aviez nulle intention.

    Voici que Yannick Buttet, Conseiller national et président de Monthey (à moins que ce ne soit l'inverse, tant il est vrai qu'avec les doubles mandats on ne sait jamais lequel a les préférences de l'impétrant...), déclare concernant le transport de chlore par train qu'il y aurait 2'800 emplois menacés en Valais si on l'arrêtait. Et de s'élever de surcroit contre les municipalités de Lausanne, Renens et Prilly qui ont demandé cet arrêt.

    L'occasion de dire ici un inestimable merci aux Verts qui, comme pour le nucléaire, mesurent à quel point certaines choses, substances ou créations humaines peuvent être dangereuses, et le disent. Partant, certaines municipalités aussi, au moins celles où passent ces trains de la mort et qui sont un peu plus respectueuses de leurs concitoyens que d'autres.

    Car ce sont bien des convois de la mort. Ce gaz est funestement toxique, mortel. Il est utilisé comme arme chimique, c'est dire. En cas d'accident, certaines estimations donnaient jusqu'à 20'000 morts suivant les quartiers genevois traversés, sans que cela n'entraine le moindre décret d'interdiction immédiat d'une quelconque autorité politique ou sanitaire, alors que si un malheureux gamin devait se tuer sur un type de jeu d'enfant, dans les jours suivants ils seraient tous retirés du territoire.

    Supposons que ce chiffre de 20'000 soit exagéré, ou que le maléfique convoi n'aurait pas la mauvaise idée de s'accidenter au pire endroit. Prenons donc déjà le chiffre de 3'000 personnes mises en danger, ce qui est déjà énorme, juste pour le mettre en rapport. S'alarmer de ces pertes d'emploi et ne pas avoir la moindre crainte concernant les personnes qui risquent leur vie est infâme, et je souligne le mot. Surtout de la part d'un politicien PDC qui ne devrait logiquement, pas avoir l'avortement en odeur de sainteté, par simple respect de la vie.

    Mais ce respect, les enfants, les adultes et les vieillards aussi, le méritent.

  • Fermons l'autoroute Genève-Lausanne !

    Ils sont sortis du bois, c'était inévitable. Les bois leur seyant particulièrement bien, d'ailleurs. Ils rugissent d'arguments fallacieux. Ils vrombissent, sont passés du 0 à 100 en quelques secondes...

    Ils, ce sont les opposants au tunnel du Gothard. Le routier, s'entend. Pour le ferroviaire, ça ne leur a pas posé de problèmes. Rien n'était même trop beau, il va coûter la folle somme de 10 milliards de francs. Juste envie de dire ici, pour quelques secondes d'apaisement personnel, que si j'avais été aux commandes, jamais l'on aurait commis une folie pareille, marchandage européen pour les camions et désidératas de Zurich compris. Pour le coût, bien sûr, et pour le fait que prendre un risque d'incendie dans un tunnel de 60 km est juste irresponsable.

    Voilà donc que les opposants nous disent qu'il ne faudrait surtout pas construire le deuxième tube. Parce que le Gothard, voyez-vous, ce serait une petite route de province. Parce que cet argent manquerait pour les infrastructures romandes. Parce que trois ans de fermeture, ça ne devrait pas poser plus de problèmes que ça. Et attachons notre ceinture pour le pompon : parce qu'il serait dangereux! Je ne sais pas vous, mais moi, je bondis! Et je vais les déconstruire, leurs arguments.

    Pour la route de province, vous repasserez. Il y a là une partie du trafic Nord-Sud. La jonction directe entre la Suisse-italienne et le reste du pays. Mais la mauvaise foi ne s'arrête pas là. Des écologistes s'inquiétant des bouchons sur les autoroutes urbaines! Pour peu, ils nous diraient qu'ils faudrait les élargir. Et des Romands osant venir dire que ce projet viendrait leur piquer l'argent pour leurs projets. Ce qui n'est pas vrai. Mais le summum, c'est qu'il serait dangereux! Les collisions frontales courantes dans le tunnel actuel, parfois mortifères comme en 2001, ne sont nullement dangereuses, sans doute.

    Ce n'est pas la première fois que je prends parti dans ces colonnes et dans ma vie pour le Tessin, je ne lui faillirai pas non plus maintenant. J'ai même une proposition : fermons donc l'autoroute Genève-Lausanne jusqu'au dimanche du vote. Et pour faire bien les choses, celle entre Zurich et Bâle, et Zurich et Berne. Pour que l'on se rende compte. Qu'ils se rendent compte, ces égoïstes. Juste quelques semaines, cela devrait suffire pour réaliser.

    Les trois ans, ce serait pour les Tessinois.