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  • La belle et les (pauvres) bêtes

    Une femme courageuse. Parmi des bêtes. Et des pauvres bêtes.

    Christine Bussat a donc claqué la porte du PBD, suite au tweet de son président relayant, certainement hilare, l'affiche anti-initiative pour le renvoi des criminels étrangers qui arbore rien moins...qu'une croix gammée. Depuis lors, elle circule beaucoup, cette affiche. Mais les CFF la retirent enfin aujourd'hui des gares. Dès que je l'ai vue, j'ai été dégoûté. Ces gens-là sont bêtes.

    Comment peut-on en effet associer l'un des pires régimes de l'Histoire avec la mise au vote démocratique d'un texte demandant le renvoi des criminels étrangers? Déjà que l'Économie a sorti ses gros moyens pour lutter contre, comme si c'était honorifique et vital de se battre pour ceux qui commettent -et cumulent- des délits! On la savait déjà en pince pour les travailleurs lointains mais ça, fallait oser... C'est proprement hallucinant ce qu'il se passe dans ce pays.

    Pour cette initiative, mon vote a balancé. Je n'avais même pas l'intention d'en parler, la loi d'application de la précédente serrant tout de même la vis et, paraît-il, durcissant même les sanctions pour certains crimes ou délits. Bref, quelque chose changera, en mieux, et il était temps. Mais au vu de ce qu'il nous est imposé de voir avec cette affiche, juste quelques mots.

    Souligner donc ici le geste de cette femme, face à ce sinistre président de parti. Sinistre eu égard à ce tweet, mais aussi parce que chasseur. Un tueur d'animaux, donc. Comme il y en a beaucoup d'autres en politique, d'ailleurs, ce n'est pas étonnant. Pauvres bêtes. Elle fait bien de leur tourner le dos à ce type et à ce parti, cette femme qui, sans fusil et telle une colombe, obtint par deux fois déjà le soutien du peuple pour les initiatives Marche blanche.

    Un signe pour dimanche ?

  • Les victimes du vent de l'ouest

    Il souffle fort, le vent d'ouest, ces derniers jours. Un magnifique catalpa en a payé le prix de sa vie, à l'avenue du Mail. Qu'on le remplace.

    Mais le vent d'ouest ne fait pas tomber que les arbres. Des Genevois, aussi... Alors que je me déplaçais les matins à l'aube vers où l'on a bien voulu me donner du travail temporairement, au milieu du canton de Vaud, je constatai immédiatement que sur l'autoroute j'étais entouré de plaques françaises. Pas toujours, certes, mais parfois uniquement.

    À Genève, c'est normal, disons habituel, mais j'ai été surpris en poursuivant. En particulier quand je voyais des plaques se terminant par 38, Grenoble donc, ou aussi 69, Lyon. Puis, passant les jonctions de Coppet et de Nyon, s'incorporaient des voitures immatriculées 39, c'est-à-dire, du Jura français. Le tout avant 7h. du matin, pour ceux qui voudraient nous affirmer qu'il s'agit de touristes. Les Verts qui sont tellement pro libre-circulation seront servis, la circulation, ils l'ont.

    Dans ces claires nuits finissantes de janvier, je compris pourquoi et comment les Genevois sont chassés. En tout cas, ceux qui n'ont plus 35 ans, ou pas encore 25. Qu'ils doivent aller chercher du travail toujours plus loin, eux aussi poussés par le fort vent d'ouest qui a déjà bien soufflé sur la ville.

    Me revinrent en tête les quelques braves jeunes gens que j'ai côtoyés, à diverses occasions, qui n'arrivaient pas à trouver de travail à Genève. Bien formés et de bonne tenue, certains avec trois langues, s'il vous plait. Me revint également en tête le chiffre si perturbant, pour tout être normalement sensible, des 4'000 habitants du canton qui arrivent en fin de droit chômage chaque année. Décoiffant, le vent. Il claque même sur les joues déjà rougies par le froid ou la gêne, je ne sais.

    En revanche, dans cette petite société où j'étais, pas un frontalier. Pour la première fois de ma vie, pas un collègue frontalier! C'est donc possible? Non que j'aie une animosité substrate contre eux, mais j'en ai vu des belles, déjà. Comme par exemple il y a quelque temps, un service devenir entièrement français rien que parce que le chef l'était, et les engagements se faisaient en deux jours, en snobant tout office de l'emploi. Tout cela, je l'affirme. Parce que je n'aime pas. Et moi je roule sans la moindre hésitation pour ma ville, mon pays, au contraire de beaucoup d'autres.

    Je confortai donc, chaque matin bien seul au volant de ma voiture, mon sentiment, ma logique, mon espérance qu'où les frontaliers sont nécessaires, irremplaçables, c'est avec plaisir et gratitude, presque fierté qu'on doit les accueillir pour travailler. Et ailleurs, qu'on les remplace. Pour notre niveau de vie, notre cohésion sociale, et l'environnement.

    Si cela vous parle.