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Ne pas se taire - Page 37

  • Héros du pont du Mont-Blanc : Oui, mais tout de même...

    Ainsi donc, un homme s'est jeté dans le lac, l'autre nuit, depuis le pont du Mont-Blanc et a été sauvé par deux inconnus, des héros. Voix discordante, ma voix...

    Résumons rapidement. Il marchait avec un ami quand soudain il décida de se jeter dans le lac. L'alcool et les pensées noires, selon l'article. L'ami tenta de le retenir, puis un autre passant accouru pour lui prêter main forte, mais sans succès, sa détermination était grande. Il tomba dans l'eau du lac qui prend déjà, à cet endroit, la direction et le courant du fleuve qui naît.

    Un autre passant arrive et, avec le premier, ils sautent à l'eau à leur tour pour tenter de le sauver. Ils se font également emporter par le courant, doivent tous trois certainement batailler ferme de longues minutes pour ne pas se noyer mais arrivent finalement à s'agripper sous les arches du pont suivant, celui des Bergues. Où ils sont tous sauvés par les secouristes arrivés entre-temps sur les lieux.

    La presse relate cet évènement, c'est bien normal. Dans l'espace des commentaires qui suit l'article, encensement généralisé mais parfois, aussi, crasse de la part de certaines personnes. En effet, depuis longtemps, j'ai plus que des doutes quant à certains commentaires que l'on peut lire aux pieds des articles, cette fois je ne laisse pas passer l'occasion. Mais tout d'abord, sur l'évènement en soi.

    Bien entendu, je m'incline devant le geste de ces jeunes gens, bravo. Mais si quelqu'un se jette à l'eau devant vous, sauf à vouloir jauger votre niveau d'altruisme, il s'agit d'un suicide. Mettre sa vie en danger de façon immédiate pour sauver celle d'une personne qui aurait eu un accident, peut-être. Mais un inconnu qui fait ce geste volontaire? Appeler les secours, oui. Les diriger, courir sur la rive pour ne pas la perdre de vue, oui aussi. En ce qui me concerne, pas plus.

    Venons-en maintenant aux commentaires. Bien entendu, les félicitations se comprennent. Mais voilà que j'ai lu des choses du genre : "Bravo pour ce civisme". Eh bien dites donc, si le civisme c'est prendre le risque de se noyer pour sauver un candidat au suicide... Puis, montons en puissance, "un geste fort dans une Genève qui..." et d'enchaîner avec tous les défauts du monde. On dira à ces charmantes personnes d'ouvrir les yeux et de ne pas tout voir en noir comme ça, c'est mauvais.

    Et, pour terminer, mais là nous entrons dans la zone rouge : "Enfin des gens normaux à Genève !" Rien de moins que ça ! Donc, vous êtes normal si vous sautez dans un fleuve à minuit pour tenter de sauver un inconnu qui s'y est jeté ! Bref, des commentaires démontrant qu'il peut décidément circuler n'importe qui et n'importe quoi sur ces forums. Il était temps de le dire une fois, peut-être y reviendrai-je avec d'autres exemples que j'ai notés avec effarement, parfois plus, au fil du temps.

    En ce qui concerne cette histoire, heureux qu'elle se soit bien terminée. Car n'oublions pas, suivant les humeurs du destin, c'est un, deux ou même trois morts qu'il aurait pu y avoir ce soir-là. Et, concernant le protagoniste principal, espérons qu'il ne recommence pas...

    Le cas échéant, qu'on l'y laisse.

  • Sinistre Zurich !

    Longtemps je l'ai ressenti, pensé, soupesé. Zurich, à bien des égards, tu es sinistre! Voici pourquoi.

    Sois sûre, je ne suis pas contre les villes, ni leur grandeur. Ni contre toi, la première, statut que Genève a longtemps eu et qu'elle n'aurait, selon moi, jamais dû perdre. Sois sûre aussi, je n'ai aucun complexe vis-à-vis de toi. Le hasard m'a fait naître dans l'une des villes les plus connues au monde alors que l'on m'a parlé de toi, en Espagne, comme étant "une banque" sans savoir que tu étais d'abord une ville. Tandis que Barack Obama voulait, lui, passer chez toi pour..."y skier".

    Je ne vais pas trop m'étaler ici sur le fait que même si ta situation géographique est très similaire à ma ville (une fin de lac qui se mue en fleuve) et que ce coin là n'est pas vilain, tu peux m'en vouloir mais, je ne te trouve pas de charme ailleurs. Des quartiers sans âmes, un peu gris, des barrières à toutes les petites rues pour en empêcher l'accès, dans la plus pure tradition germanique. Moi, je n'aime pas. Mais l'important n'est pas là. Je te tiens de sacrées rancunes et je ne suis pas fier de toi.

    Les rancunes, c'est pour Swissair et, surtout, "Unique". Certes, dans la défunte compagnie nationale il n'y avait pas que toi. Mais tout de même, le trend, les décisions, c'était Zurich. Et ton aéroport, "Unique", quelle prétention! Quel mépris! Après des années, tu t'es rendue compte de ton erreur et tu lui as changé le nom, et tant mieux. Moi, pendant ce temps, j'ai un sentiment de plaisir à chaque fois que, sur l'un des parkings de l'aéroport de Genève, je vois des plaques zurichoises...

    Puis, l'autre grosse rancune, c'est d'avoir sali l'image de toute la Suisse il y a quelques années, quand des centaines de personnes étaient rassemblées, errant, titubant, à la recherche de leurs doses sur un terrain vague, au milieu d'un parc jonché de seringues et d'immondices. Dégoûtant, honteux. De ça, de ces images, on m'en a parlé partout dans mes voyages. Je sais que ton rapport à la drogue est bien différent que chez nous -l'aimerais-tu?-, mais ces images nous ont salis, tous.

    Ensuite, ce n'est pas fini, tes égarements économiques. Tu sais, l'UBS, surtout, qui a failli entraîner le pays entier en faillite. Là aussi, il n'y a pas que toi dans l'affaire. Mais, comme pour Swissair, tout vient de chez toi. Dans un cas comme dans l'autre, il y a la Ville et le Canton comme actionnaires, non? Tout comme ta banque cantonale, désormais dans le collimateur américain. Nous sommes tous, là aussi, sacrément salis par tout cela. Et rajoutons les indécents 15% de rentabilité voulus pour les journaux suisses, les salaires à la Rega et d'autres choses, tout ça c'est toi, bien sûr.

    Et puis maintenant, cette histoire avec Oprah Winfrey qui, à priori, n'a rien inventé puisque la boutique en question a présenté des excuses. Faire ça à une femme si élégante et resplendissante, comme seules les femmes Noires savent l'être, incroyable! Eh bien, moi, ça ne m'étonne pas. Tu n'es pas si ouverte. Tu n'es pas si internationale que tu veux bien le dire, je m'en suis souvent rendu compte. Et côté chaleur humaine...laissons vite.

    Certes, je sais aussi que tu as fait des choses bien et que tu as raison de défendre tes intérêts. Je conclurai même en t'assurant que je serais aussi capable de te féliciter, te soutenir, si à nouveau tu te comportais comme tu as su te comporter parfois. Mais avec tout ça, tu es sinistre. Ou, pour laisser ce terme à l'assurance portant ton nom (laquelle d'ailleurs voulait mettre une bijouterie à la place de notre cher et toujours plein "Relais de l'entrecôte"), tu es moche.

    Allez, disons vraiment pas bien belle, au minimum.

  • Prier la pluie pour nettoyer Genève, et Lausanne...

    J'aimerais mieux parler d'autres choses. Mais voilà, ce sera pour une autre fois.

    J'ai déjà fait un billet sur la propreté de Genève, qui concernait plus les déchets et les papiers. Sincèrement, ce n'est pas le top, mais il me semble que cela va mieux, tout comme pour les déjections canines. Le nouveau magistrat semble appuyer plus encore les volontés du précédent, ne boudons pas notre plaisir ni les remerciements. Jamais l'anonymat ne me plait plus que pour cela.

    Cette fois, la problématique est autre. En effet, je me rends souvent dans l'un des centres commerciaux de mon quartier, en empruntant la même rue. Il y a tout le long de grandes traces par terre. Qui parfois, sentent. Des petits ruissellements d'urine de chien, d'autres plus grands, probablement d'hommes pas tout à fait humains. Ou aux endroits de dépôts de sacs-poubelles qui coulent, devant beaucoup d'allées. D'autres choses également bref, de vilaines traces partout.

    À supposer que quelqu'un des services de la Ville lise ces lignes, il s'agit du quartier de Plainpalais, rue Prévost-Martin, la zone la plus sale étant sur le bout du rue amenant au passage de la Tour. Mais ces lignes n'ont bien sûr pas pour objectif de rendre plus propre les rues du quartier où, pour l'instant, j'habite. C'est un problème beaucoup plus général, qui s'explique facilement.

    Il fut un temps, l'on voyait souvent (ou en tout cas, régulièrement), les camions ou les machines laver à grande eau les routes et les trottoirs. Bien souvent, je m'écartais moi-même pour que le conducteur n'ait pas besoin d'arrêter les jets, ce qui toujours déclenchait une sympathique réaction. Eh bien, de tout cet été, j'ai le souvenir d'en avoir vu une seule. Obsession de l'économie de l'eau oblige, tout aura été réduit au strict minimum, j'en suis sûr. Moins que ça, nous aurions des problèmes d'hygiène.

    Il y a longtemps, je fus surpris d'un règlement interdisant de laver les trottoirs et les rues de je ne sais plus quels mois de l'année, peut-être d'octobre à avril. Pour les risques de gel... Non seulement ce règlement est d'une rigidité stupide, mais si l'on prend en compte, en plus, le fait qu'il peut y avoir des périodes où il fait 10 ou 15 degrés pendant ces mois, il est complètement dépassé. Allez savoir ce qu'ils y ont rajouté pour les économies d'eau.

    L'eau se respecte, bien entendu. Mais s'en priver à ce point, qui plus est dans le pays qui en est le château en Europe, non ! Suivant où, c'est vraiment sale. J'hésite à sortir, filmer le tout et le mettre en ligne. J'aurais assurément d'autres choses à faire mais j'hésite, vraiment. Et ça me fait honte. Ah oui c'est vrai ! La pluie est annoncée pour demain samedi.

    Qu'elle soit longue et intense.

     

     

    (Initialement, ce texte se référait à Genève. Ayant vu pire à Lausanne, je le décris dans le quatrième commentaire, et en profite pour l'inclure dans le titre).