Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ne pas se taire - Page 38

  • Je t'embrasse fort, mon beau bébé

    Temps pluvieux. Larmes contenues, colère non. Et absolument rien à voir avec le "bébé royal". Voilà à mon avis un bébé dont on aurait dû plus parler. Qui donne une puissante leçon de vie à tout ceux pour qui tout va mal, alors qu'ils ont tout, la santé en premier.

    Il y a peu, j'apprenais sur le site de Bluewin qu'un bébé américain était déjà, à son tout jeune âge, victime d'une leucémie. Ses parents, résolus à le voir partir, ont avancé la date de leur mariage pour l'avoir comme garçon d'honneur. Mais ce bébé n'est plus, il vient de partir. Il s'appelait Logan.

    Bouleversé, impuissant et en colère contre la dureté de la vie, j'ai voulu pour la première fois laisser un commentaire sur leur site. Le voici : "Terrifiante, la dureté de la vie. Je t'embrasse fort, mon beau bébé". Le message n'a jamais été publié, censuré. Colère amplifiée. Je me réfugie donc ici.

    Cela fait longtemps que je veux écrire quelques lignes sur la censure qui court dans l'espace commentaires de la presse, suisse semble-t-il plus qu'ailleurs. Nous y reviendrons. Mais dans le cas présent, pourquoi? Pourquoi un cri du coeur est-il effacé, mis à la poubelle? Ne me dites pas que vous avez peur, dès que quelqu'un veut embrasser un bébé? Sinon, je vais vous dire ce que je voudrais leur réserver, moi, à ceux qui leur font du mal. Honte à vous.

    Certes, beaucoup de bébés partent ou souffrent, et pour beaucoup de causes. Là me revient en tête cette affreuse image d'un petit Irakien à qui les Américains, jamais à une horreur près, ont ouvert le ventre à la bayonnette, sans doute parce qu'ils n'étaient pas salopards au point de tirer. Il s'en est sorti. Et qu'est-ce qu'il était beau, même s'il portera toujours son énorme cicatrice. Lui, cela fait quelques temps, mais je ne l'ai pas oublié. Dans les deux cas, vie cruelle. Je leur dédie ces lignes.

    Et je crois qu'il est temps que je laisse ce billet. Les yeux humides, à l'un, à l'autre, et à tous les autres qui ont souffert, je veux vous dire que je vous embrasse. Et fort.

  • No interest, about your royal baby...

    Quelques réflexions sur le matraquage médiatique pour ce bébé, les monarchies et, ne perdons pas l'occasion, sur le Royaume-Uni. Sans humour anglais, autant le dire tout de suite...

    Alors que me tournaient en tête quelques lignes courroucées concernant l'omniprésence dans les médias de ce bébé pas encore né, j'en apprends l'arrivée. Dur de faire autrement. On nous a bassinés partout pendant des jours comme si c'était l'arrivée du Messie. Et vous verrez, cela va continuer avec la couleur des cheveux, des yeux, les ressemblances (ou pas) avec qui vous saurez sans doute, j'en passe et certainement des meilleures. Mais je veux exprimer ici l'opinion de ceux qui n'en n'ont absolument rien à faire, de ce bébé royal. Et ce, pour au moins deux raisons :

    Tout d'abord, et par bonheur, nous ne sommes pas Anglais. Vous savez, ce pays du Nord de l'Europe que deux improbables dirigeants ont voulu relier au Continent par tunnel, mais qui fait depuis toujours les yeux doux, pour ne pas dire plus, à son grand frère d'Outre-Atlantique. Ce pays qui a l'un des passés les plus colonisateurs de l'Histoire récente, qui considère qu'il a sa place au Sud de l'Andalousie et à quelques miles des côtes argentines. Ce pays qui a envoyé ses bombes et ses soldats dans beaucoup d'endroits du monde. Ce pays guerrier comme je ne les aime pas.

    Et également, pour prendre des images moins mortifères, ce pays qui ne fait rien comme les autres. Où j'ai eu vu des jeunes imbibés de bière à 18 heures et se bagarrer à 19. Pardonnez-moi mais c'est vrai, d'autres éructer et se moucher à table au repas du soir, généralement vers 18:30, heure à laquelle un vrai café m'irait indescriptiblement mieux. Et ce dans plusieurs des familles d'accueil que j'ai fréquentées, qui toutes d'ailleurs conjugaient accueillir à l'air du Nord.

    Accessoirement, ce pays où l'on ferme les bars à l'heure où le reste de l'Europe commence à sortir. Où l'on m'a traité de "stupid idiot" parce que j'avais fait quelques pas dans l'enclos de la maison pour rejoindre la buanderie, à mes enthousiastes 18 ans, en training un dimanche. Ce pays où j'ai toujours senti les gens tristes et généralement hypocrites. Sentiments partagés par plusieurs de mes rencontres de diverses provenances du monde, Espagne et Corée du Sud pour les dernières.

    Puis, par le fait que les monarchies commencent à révulser, partout. Même en Espagne, celle que jusque là j'arrivais à trouver sympathique, proche de son peuple et qui le lui rendait bien, est en passe d'être détestée. Partout sifflée, huée. Il faut dire qu'aller tuer de l'éléphant en Afrique, pendant que son peuple trime, c'est dévastateur dans l'opinion publique. N'est-ce pas, Don Juan Carlos?

    Par bonheur aussi (l'on ne mesure pas toujours tous les bonheurs que l'on a à portée de main), nous ne l'avons pas en Suisse, la monarchie. Mais cela, c'est heureusement valable pour d'autres pays d'Europe, bien sûr. Pour le cas anglais, il y a un sacré cumul et le pire, c'est ce bébé qui va le vivre. Quant à nous, si l'on peut se réjouir d'une naissance, parfois il ne faut pas hésiter à tourner la tête.

    No interest about your royal baby, at all.

  • Quittons le WWF !

    Ainsi que je l'annonçais dans mon billet précédent sur la Coalition des Naufrageurs, il est temps de dire deux ou trois choses sur cette association qui a considéré qu'il fallait porter le dossier de la plage des Eaux-Vives devant la justice, qui a estimé que le combat était d'une grande importance et qui, enfin, avait le temps et l'argent pour. Tant mieux pour elle. Mais elle va devoir aussi le payer.

    Car n'oublions pas qu'il ne s'agissait pas de combattre une installation pétrolière, de gaz ou de je ne sais quoi d'autre. Pour ça, j'aurais même pu en être. Du tout. Juste une plage, votée par l'entièreté du parlement genevois, Verts compris, en plus. Des traitres, sans doute. Et que la population voulait, attendait, dont elle se réjouissait, même. C'était sans compter sur les rabat-joie de service. Je la vois encore, cette représentante du WWF expliquer à la RTS combien ces quelques centaines de mètres carrés seraient gênants sur ce lac. Lac de 581 kilomètres carrés, tout de même.

    Dans un autre billet, je soulignais le plaisir que l'être humain peut avoir à compliquer la vie des autres. Ici, c'est plus fort encore, on en est au point d'empêcher de la leur rendre plus belle. Aucun membre de cette association ne peut être fier de ce résultat. S'ils doivent avoir un sentiment, c'est de la honte ou, à tout le moins, de la circonspection. Personnellement, je n'en fais pas partie. Sinon, j'en sortirais, assurément. J'invite les déçus à faire de même et d'arrêter de leur verser quoi que ce soit.

    Il y a d'autres associations qui livrent des combats autrement plus utiles, forts, voire même vitaux comme, par exemple, Greenpeace contre la folie du largage des déchets nucléaires dans la mer. Ou d'autres contre cette cruauté humaine abjecte sur les animaux que sont la chasse aux bébés phoques ou les corridas, pour ne prendre que les exemples de mes premiers chocs lorsque, enfant, je commençai à réaliser avec effroi dans quoi j'étais arrivé. Donc oui, quittez le WWF, d'autres vous méritent, vous attendent. Sans état d'âme.

    Et pour la plage sur le lac, filons à Vidy, Thonon ou Annecy. Sans mettre trop les gaz, malgré l'humeur...