Je t'embrasse fort, mon beau bébé
Temps pluvieux. Larmes contenues, colère non. Et absolument rien à voir avec le "bébé royal". Voilà à mon avis un bébé dont on aurait dû plus parler. Qui donne une puissante leçon de vie à tout ceux pour qui tout va mal, alors qu'ils ont tout, la santé en premier.
Il y a peu, j'apprenais sur le site de Bluewin qu'un bébé américain était déjà, à son tout jeune âge, victime d'une leucémie. Ses parents, résolus à le voir partir, ont avancé la date de leur mariage pour l'avoir comme garçon d'honneur. Mais ce bébé n'est plus, il vient de partir. Il s'appelait Logan.
Bouleversé, impuissant et en colère contre la dureté de la vie, j'ai voulu pour la première fois laisser un commentaire sur leur site. Le voici : "Terrifiante, la dureté de la vie. Je t'embrasse fort, mon beau bébé". Le message n'a jamais été publié, censuré. Colère amplifiée. Je me réfugie donc ici.
Cela fait longtemps que je veux écrire quelques lignes sur la censure qui court dans l'espace commentaires de la presse, suisse semble-t-il plus qu'ailleurs. Nous y reviendrons. Mais dans le cas présent, pourquoi? Pourquoi un cri du coeur est-il effacé, mis à la poubelle? Ne me dites pas que vous avez peur, dès que quelqu'un veut embrasser un bébé? Sinon, je vais vous dire ce que je voudrais leur réserver, moi, à ceux qui leur font du mal. Honte à vous.
Certes, beaucoup de bébés partent ou souffrent, et pour beaucoup de causes. Là me revient en tête cette affreuse image d'un petit Irakien à qui les Américains, jamais à une horreur près, ont ouvert le ventre à la bayonnette, sans doute parce qu'ils n'étaient pas salopards au point de tirer. Il s'en est sorti. Et qu'est-ce qu'il était beau, même s'il portera toujours son énorme cicatrice. Lui, cela fait quelques temps, mais je ne l'ai pas oublié. Dans les deux cas, vie cruelle. Je leur dédie ces lignes.
Et je crois qu'il est temps que je laisse ce billet. Les yeux humides, à l'un, à l'autre, et à tous les autres qui ont souffert, je veux vous dire que je vous embrasse. Et fort.