Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ne pas se taire - Page 31

  • Police...insécuritaire

    La scène s’est passée vers midi ce jour, à la place Claparède. Descendant le boulevard, je vois une camionnette à moitié sur le trottoir de la place, presque sur le gazon tout près d’un arbre, avec une voiture de police devant, tous feux allumés.

    Sans curiosité excessive, j’essayai de comprendre ce qui avait bien pu se passer, et constatai qu’heureusement, à priori nul blessé n’attendait des secours. Je vois trois hommes en shorts discuter à côté. Je pensai que les policiers étaient à l’arrière, avec par contre peut-être un autre véhicule encastré ou quelque chose de plus grave.

    Arrivant à cette hauteur, rien. Je commençai à m’interloquer, mais je n’avais pas pour autant à m’immiscer là-dedans, je continuai mon chemin. C’est alors que soudainement je compris. Je venais de voir deux fonctionnaires de police qui faisaient leur grève de l’uniforme, et le troisième homme était certainement le conducteur de la camionnette de déménagement. Tous en shorts, donc.

    Las ! Ce n’était donc pas pour menacer ! Il existe vraiment à Genève des policiers qui considèrent que leur rémunération, qui est pourtant parmi les plus élevées d’Europe, ne peut pas être discutée ? Mon sang n’a fait qu’un tour. Quelle image ! Puis, y réfléchissant par la suite, je me disais, quelle contribution à l’insécurité ! En effet, déjà qu’avec la grève des amendes d’ordre -les grèves même, car ils n’en sont pas à leur coup d’essai- les sentiments d’impunité se généralisent. Si en effet l’on ne voit plus de policiers parce qu’ils ne portent plus l’uniforme, où notre pauvre Genève va-t-elle finir ?

    Je ne serai jamais Conseiller d’État, et ils ont bien de la chance. Car avec moi, je leur ferais transmettre un ordre de service exigeant le port de l’uniforme à la réception de celui-ci. Sans quoi, mise-à-pied immédiate pour un temps, sans solde bien entendu, jusqu'au retour à plus de respect pour leur employeur et leurs concitoyens qui les paient. Mais j’adresse cette supplique au Conseiller d’État Maudet. S’il ose, ce dont je doute.

    Car la police qui contribue à l’insécurité, ça, fallait le faire.

     

     

     

    (N.B. : « Insécuritaire » n’est pas encore officiellement reconnu, mais il avance. Il mérite d’être aidé, je trouve…)

  • Lausanne, capitale (du cauchemar) olympique

    J'aurais aimé publier ces lignes vendredi 7, jour de l'ouverture des Jeux olympiques. Mais ne voulant toucher aucun autre sujet dans la période du vote du 9 février, je ne le ferai que maintenant.

    Nous voici donc arrivés de nouveau à la période olympique. Celle où des milliers de femmes et d'hommes vont courir, concourir, jouer, se mesurer, jubiler, mais aussi endurer, souffrir, se démoraliser, se blesser, pleurer. Celle où ils vont chercher, quémander, supplier de gagner quelques millimètres ou quelques millièmes de secondes. Bref, celle où l'humain ne montre pas forcément ce qu'il a de pire, mais en tout cas pas ce qu'il a de mieux non plus.

    Mais si ce n'était que cela! Car il y a aussi les énormes dépenses financières, les empreintes écologiques et le gaspillage énergétique gigantesques. Pour rien, ou presque. En effet, les sites olympiques ont ceci de gênant -on aurait envie de dire, de révoltant- qu'une fois les jeux finis il ne subsistent que les restes, inutilisables. Pour les avoir vus ailleurs, il me semble que c'est mieux que Sion ne fût pas choisi en 2006. Peut-être que pour les sédunois aussi, d'ailleurs, on vous aurait cassé votre ville. Et avec le recul on relativise tout, même les plus grandes défaites, vous savez bien.

    On oublie cependant que si la Suisse a été relativement épargnée par ce gaspillage, elle n'en abrite pas moins le siège du CIO, en la ville de Lausanne. Ville voulant à tout prix être autre chose que la capitale du canton de Vaud et qui s'est donc profilée pour être capitale olympique, et qui l'a eu. On ne se demandera pas comment d'ailleurs, sachant depuis tout jeune que les votes olympiques sont particulièrement durs à interpréter et à comprendre...

    Mais est-ce fondamentalement honorifique d'être la capitale d'une organisation dont le but premier est d'améliorer certains scores, comme nous le disions un peu plus haut, de quelques secondes, quelques centièmes de seconde ou de quelques millimètres? Et qui, pour ce faire, provoque de tels ravages sur les paysages et engloutit des milliards de nos monnaies fortes, ou des trillions des monnaies du reste du monde? Comble parfois, là où les populations locales sont dans la misère? Et qui plus est, qui pavoise avec ce titre, jusqu'à le mettre un peu partout et même sur la gare de la ville?

    C'est personnel, mais moi j'ai envie de dire que non, ça ne l'est absolument pas. Donc cela risque de froisser, de froisser fortement même tant je sais que la moindre réserve ou critique sur cette ville déclenche des réactions nucléaires dont Genève pourrait s'inspirer, mais Lausanne est donc bel et bien la capitale du cauchemar olympique. C'est mon avis, depuis longtemps.

    Qu'on me le passe, sportivement.

  • Je confirme mon vote et vous, calmez-vous !

    Je m'attendais à pouvoir passer à autre chose, à ce qui pousse tous azimuts pour être enfin partagé avec vous. Or, au vu des réactions qui arrivent depuis dimanche, il va falloir réagir, encore.

    Nous avons eu tout d'abord les réactions de l'Europe. Ca se comprend, ça la concerne au premier chef. Certains propos ne m'ont pas du tout plu, notamment celui sur "les instincts les plus bas" mais laissons, je risquerais d'être dur aussi. En tout cas, nous verrons bien leurs propos tremblotant en mai prochain lorsque, possiblement, 25% du Parlement européen sera composé de députés hostiles à l'Europe. Et lorsque Cameron fera son référendum sur la sortie du Royaume-Uni.

    Puis, le Conseil d'État genevois qui monte au créneau. Déjà qu'avant la campagne il a donné de la voix, voilà qu'après aussi. Je peux le comprendre également, la Genève internationale est tout aussi chère pour moi que pour lui, mais il me semble qu'elle fonctionnait très bien, même avant le tout premier balbutiant flirt européen. Ce n'est pas très normal et avec ça il prend l'option de faire entrer en son sein, à la prochaine échéance, deux personnes réellement à droite. Libre à lui.

    Ensuite, voilà le directeur de l'EPFL qui sort du bois. C'est bien normal aussi, remarquez. Si imbriqué qu'il est avec le gouvernement vaudois et l'Union européenne, et possible récipiendaire d'un milliard de francs. Qui ne le ferait pas... Toutefois, les écoles et les échanges fonctionnaient eux aussi bien avant l'Europe. Quant à Erasmus, ce serait dommage, mais si c'est la contrepartie à payer pour que des dizaines de milliers de personnes sur le carreau en Suisse ne le soient plus, tant pis.

    Enfin, l'inévitable Cohn-Bendit est apparu également, ce n'est point une surprise. Toujours aussi respectueux des votes populaires, toujours aussi écolo-socialiste pour certaines choses et toujours aussi libéral pour d'autres. Je veux parler de la libre circulation, bien entendu. Il nous aurait manqué. Et tous les autres qui ont donné de la voix depuis dimanche, critiquant notre vote, s'étranglant.

    À tous, j'aimerais vous dire que nous, gens qui avons voté oui, nous vous avons entendus. Mais que nous sommes heureux du résultat du vote. Certes, il y aura des problèmes, de l'adversité, mais d'ici quelques années nous devrions avoir enfin stabilisé le taux d'étrangers en Suisse (qui restera toujours trois à quatre fois supérieur à ailleurs, cela devrait encore vous aller), et il ne devrait plus être impossible de retrouver un logement, de trouver ou de changer d'emploi.

    Je veux donc confirmer ici mon vote, quelles qu'en soient les conséquences. Cependant, rien n'est figé dans la vie, et encore moins dans notre belle démocratie. Rien n'empêche personne de proposer, construire un deuxième vote. Il me semble d'ailleurs que c'est ce que le Conseil fédéral finira par faire. Et à ce moment-là, nous y réfléchirons, en reparlerons et déciderons, en toute liberté.

    Mais dans l'immédiat, vous encaissez ce résultat et vous vous calmez, s'il vous plait.