Maudet au Conseil fédéral !
Je m'en veux. Je terminais la lecture du petit livre Quarantaine de Pierre Maudet hier samedi soir vers minuit, qui confortait mon opinion sur lui. J'aurais dû avoir la force d'écrire ces lignes à ce moment-là, c'eût été plus franc avant les résultats, mais la fatigue me gagna. Je le fais ce dimanche à la place d'une pause déjeuner, ça m'apprendra.
Sur ce blog, vous avez le point de vue d'un citoyen. Non d'un vieux briscard de la politique. Eh bien je l'affirme, nous nous sommes bien rendus compte que c'était plutôt une cavalcade, presque une cabale. Certes, il a commis des erreurs, il a menti. Venez me dire qu'aucun conseiller d'État ou autre n'aurait menti, et vous saurez ce qu'est un franc éclat de rire. Vous voulez savoir ce que j'en pense moi, du voyage à Abu-Dhabi ? De sa condamnation pour le vague délit de "Acception d'un avantage" ? À quelques heures près, c'est Sarkozy qui lui, prenait trois ans, dont un ferme.
Certes, sa tête dépassait, de beaucoup. Mais il a aussi, surtout, eu contre lui des gens et une presse qui étaient tout de même plus fouille-merde que les autres. Qui avaient quelque part une dent contre lui, une rancoeur. Peut-être même, à juste titre. Je lui ai donc apporté mon soutien, alors qu'en circonstances normales mon vote eût été vers une autre personne.
J'éprouve toutefois des sentiments partagés. Une certaine honte, et des craintes. Une honte de ce qu'a fait le Conseil d'Etat, qui a rétabli les exécutions publiques à Genève le 28 octobre dernier, sur la base d'un rapport qui, étonnamment, a été annulé pour le premier et se fait attendre pour le second, alors qu'il est entre les mains d'un...ancien juge fédéral.
Des craintes, parce que Pierre Maudet a des chances de l'emporter au deuxième tour. Quelle sera alors la dynamique de l'ensemble ? Mais peut-être sommes-nous déjà à un point où de toute façon, plus rien ne peut sauver le Conseil d'Etat actuel, le pire de l'histoire récente de Genève, et qu'un ultime sursaut pétrit de honte pourrait finalement poindre.
Cependant, je pense depuis quelque temps, et j'en ai parlé ici ou là déjà, que Pierre Maudet mérite désormais bel et bien le Conseil fédéral. Ce qu'a subi cet homme jusque là, aucun lobby ou gouvernement ne devrait arriver à le lui faire subir. Et si c'était le cas, il résisterait. Genève sait proposer à Berne de fortes têtes, un peu plus que d'autres. Une chose est sûre, ici ou là-bas, il n'aura plus droit à l'erreur.
Je prends le pari que cela arrivera un jour.