Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Ne pas se taire - Page 10

  • Voir le CEVA et mourir

    Cette fin de semaine avaient lieu les dernières Portes ouvertes du chantier CEVA. Même si l'ensemble du réseau s'appellera Léman Express, le plus gros du chantier c'est bien lui, Cornavin Eaux-Vives Annemasse.

    Pour les avoir toutes faites, de la première qui eut droit à un billet ici à celle-ci, j'en suis ressorti à chaque fois impressionné. Mais jamais comme maintenant. Quelle merveille ! Qu'est-ce qu'il sera beau lorsqu'il fonctionnera, roulera, glissera. À l'instar des quelques villes qui ont adjoint leur noms à la célèbre phrase peu joyeuse, après plus rien n'aura d'importance. En voiture avec moi, depuis Cornavin, pour ce qui fonctionne déjà.

    Vous entrez dans le premier des tunnels et quelques encablures plus loin, vous traversez le viaduc de la Jonction, entre les deux pans de falaises boisées qui donneront aux visiteurs qui feront leur première, l'illusion que l'on a déjà quitté la ville. Puis, vous entrez dans le deuxième tunnel qui vous amène à la première station, Lancy-Pont-Rouge. L'impression n'est pas extraordinaire ici, c'est en surface, un peu gris, sans grande vie pour l'instant, un peu comme les tours d'affaires qui ont poussé juste à côté. Mais retour direct à l'urbanité.

    Poursuivons, à partir de là le futur s'impose. Vous arriverez à Lancy-Bachet, première des gares souterraines, et ici l'impression est déjà plus forte. En dessus, un grand pôle d'échange de transports publics en finition. Des quais en dessous pour le RER, des quais en dessus pour les tramways. Là, ça va fourmiller.

    Ensuite, vous resterez en tunnel jusqu'au passage sur l'Arve au moyen d'un très beau pont fermé en verre. Puis vous entrerez dans le tunnel qui vous amènera à la station Genève-Champel. Là, l'émerveillement m'a saisi. Vous êtes trois étages sous terre, il y fait très frais, des escalators gigantesques flanqués de néons vous donnent une impression de grandeur. Il y aura des commerces, et vous pouvez emprunter un tunnel qui vous amène au pied de la zone des HUG, avec de larges tapis roulants façon aéroport. Il est long, mais bien construit et éclairé. Avec un petit pincement au cœur pour des raisons qui me sont propres, je suppose que, bien qu'elle n'ait que le statut de station, et bien que les habitants du quartier luttèrent mordicus pour ne point l'avoir, ce sera me semble-t-il la plus allurée de toutes les haltes.

    Le train poursuivra dans le tunnel qui l'amènera à Genève Eaux-Vives. Elle aura le statut de gare, c'est-à-dire que les trains grandes lignes s'y arrêteront. Ce devrait même être la deuxième de Genève, avant celle de l'aéroport.  Quelle longueur ! Là aussi, une belle galerie de commerces arrivera. Impossible d'omettre qu'au-dessus, les immeubles sortent de terre parmi lesquels l'imposante Nouvelle comédie de Genève, qui elle aussi s'est laissée apprivoiser ce week-end. 

    Vous poursuivrez ensuite dans la tranchée couverte qui vous amènera à la station de Chêne-Bourg qui a une belle allure également. Et le quartier en dessus qui se métamorphose, avec une tour d'une vingtaine d'étage qui sera le phare de cette jolie petite ville qui n'a plus rien de bourg. Enfin, vous parcourrez les derniers kilomètres restants pour arriver à Annemasse, qui vit elle aussi, une sacrée métamorphose autour de sa gare.

    Entre ce méga projet finissant, la Nouvelle comédie qui se finira aussi, l'ouverture de la plage des Eaux-Vives il y a quelques jours et, plus tôt dans l'année, la fin des travaux au Grand Théâtre qui est magnifique lui aussi, nous pouvons dire une chose : Genève revient en force en 2019.

    Il était temps.

     

    CEVA JUIN 19 (8)-20%.jpg

     

     

    CEVA JUIN 19 (7)-50%.jpg

     

     

  • Le combat de trop-Vélo

    Tout le monde a intérêt à ce que je ne déboule pas dans l'arène politique réelle, moi en premier. Mais comme j'aurais aimé en remettre à leur place, hier soir !

    À l'occasion d'un zapping entre des émissions intéressantes et le Conseil municipal de la Ville de Genève, où jouent pas mal de grands enfants, je tombai sur l'une des habituellement excitées de ce conseil parler, s'envoler même, pour une piste cyclable à la rue de la Croix-Rouge. Le combat de trop.

    Cette rue où fut filmé pour la RTS, juste avant les élections, un autre conseiller municipal sur son petit vélo, jouant le grand nerveux parmi les voitures pour dire, comme d'habitude, à quel point c'était une catastrophe le vélo à Genève. En oubliant de dire, bien entendu, que tous les boulevards alentours ont follement été refait pour leur y ajouter leurs incommensurables pistes cyclables, parfois presque aussi larges qu'une voie de circulation.

    Cette demande de piste cyclable a été acceptée par la gauche et le centre. Eh bien j'aurais aimé dire toute son imbécilité ! Il n'y a en effet tout simplement pas la place pour des pistes cyclables sur cette rue. Mais surtout, dans le parc des Bastions la jouxtant, passent tous les vélos à vive allure. J'en sais quelque chose pour le traverser régulièrement, et voyant des enfants qui y courent.

    Certes, ce n'est pas nouveau. Il y a déjà eu, tout récemment, le pont du Mont-Blanc où qui vous savez, tout juste remercié par le peuple, décida de faire les incroyables, moches et dangereuses pistes cyclables alors que le pont des Bergues le jouxtant aussi est lui libre de tout trafic.

    Le plus fort de leurs coups, à tous ces pro-vélo et pro-Vélo, en dehors de leur infâme "Critical mass", était sur une avenue menant à l'hôpital où les ambulances étaient bloquées suite à une suppression, là aussi, d'une voie de circulation. Ils ont bloqué le projet de déblocage pendant deux années jusqu'à ce que l'État, de guerre lasse, leur fasse une piste cyclable sur le trottoir du boulevard de la Tour, déboulant, je vous l'assure, à travers l'ilot piéton des Philosophes ! 

    Ces gens-là ont le vélo dans la tête alors que personnellement, je l'ai dans les jambes. Et personne ne les remet à leur place, ça en devient rageant. 

    Cela change quand ?!

  • Les flingueurs de boulevards

    Amateurs de sensations fortes navré, nous n'allons parler que de circulation. Un parcours matinal en voiture ce dimanche de Pentecôte peut nous expliquer pourquoi Genève a remisé Luc Barthassat.

    Il commence au boulevard Helvétique, dont le côté Philosophes a subi tout ce que l'on peut faire subir à un boulevard pour le martyriser : de nouveaux feux qui bloquent même les bus, une voie de circulation qui saute pour laisser la place à deux énormes pistes cyclables où même de petites voitures pourraient circuler et où il n'y a jamais de vélos, allongeant la file de voitures devant désormais attendre deux cycles de feux pour passer. 

    Il se poursuit à la rue Versonnex qui actuellement, a bien belle allure. Nous sommes dans une ville, et il y a trois voies de circulation dans le sens pont du Mont-Blanc. Un projet complètement fou voudrait, pour faciliter le "U lacustre", les réduire ici aussi. Fou et moche. Comme le pont du Mont-Blanc actuellement, où le chemin me mène.

    Qu'est-ce qu'il était beau, avant ! Trois voies dans chaque sens, rectilignes, de l'allure, de la place. Puis vint la voie de bus qui chamboula tout. Elle, est peut se comprendre et, pour être aussi parfois dans les bus l'empruntant, oui, elle est nécessaire.

    Mais voilà qu'un conseiller d'État s'est entêté d'y mettre aussi une piste cyclable ! Alors qu'il y a un pont piétonnier à une centaine de mètres ! Le résultat est affligeant. Il n'y a plus de place, un seul véhicule pas vraiment sur sa piste, et voilà les voitures et bus bloqués. De plus, les anciens marquages au sol apparaissent encore. Bref, on nous l'a bousillé, notre pont du Mont-Blanc. Et ça se paie toujours aux élections, je l'avais même dit à qui voulait l'entendre. J'ajouterais, bien fait !

    Le parcours se poursuit devant Notre-Dame, d'où je peux constater que le boulevard James-Fazy a lui aussi perdu une voie de circulation. Cela faisait d'ailleurs une année qu'il n'avait plus de marquage, peut-être qu'en Grèce cela se ferait-il plus vite. Mais en tout cas, une voie en moins ici aussi, donc.

    Commence ensuite le cheminement pour Meyrin. À la Servette, vous êtes arrêtés à tous les feux, sans exception. Même à ceux qui sont à cinquante mètres l'un de l'autre. Passé le Bouchet, vous êtes sur la large route de Meyrin où de lumineux technocrates ont considéré que la vitesse devait y être limitée à... 50kh. Oui, hors de tout, quatre voies de circulation et la tram au milieu, mais 50kh. Et là aussi, vous êtes arrêtés à tous les feux, jusqu'à Meyrin. Mon trajet Bastions-Meyrin a duré 32 minutes. Un dimanche matin de Pentecôte, je répète.

    Genève avait de beaux boulevards, comme toute ville qui se respecte. Avait, car une bande de flingueurs leur a fait la peau. Cela commença avec le boulevard Carl-Vogt. Il n'offre de salut qu'au prix d'un gymkhana par de petites ruelles. Un peu plus loin, le boulevard parallèle, St-Georges donc, a lui aussi subi le même sort et finit en cul-de-sac. Sans doute pour lui donner la même destinée que le cimetière éponyme.

    Il faut dire qu'elle avait fait fort, la Verte que les Genevois eurent la mauvaise idée d'élire avant de se raviser, dans un inestimable sursaut, dans les quatre ans qui ont immédiatement suivis. Elle venait de commettre une autre attaque sur le boulevard Carl-Vogt, où l'on ne pouvait quasiment plus aller nulle part, et sur le pont Wilsdorf qui perdit du jour au lendemain un sens de circulation.

    Fut ensuite élu un motard, de ceux qui ont besoin qu'on les entende. On pouvait au moins nourrir quelque espoir. Eh bien las ! Voilà le résultat. Il fit pas mal de communication sur les "ondes vertes" mais manque de chance, moi, même à une heure du matin je dois toujours m'arrêter quelque part sur "l'onde verte". Ou alors, la journée, on arrête un flot de cent véhicules pour immédiatement laisser traverser un piéton ou un vélo. C'est insupportable, même lorsque c'est moi le piéton ou le cycliste.

    Qui pour renverser enfin la vapeur, de grâce ?