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Ne pas se taire - Page 13

  • La lune, l'animal, et l'homme...

    Une seule envie, partager un moment de dur bonheur, et des doutes.

    Je me trouve quelques jours dans un endroit reculé du Valais, en pleine montagne. La neige est fortement tombée ces jours. Durant la journée, alors que je jetais un œil depuis ma fenêtre sur le chemin pentu qui mène où je suis, j'aperçois un chien noir courir le long de celui-ci. Il y a des arbres, de la neige dessus. Je n'arrive pas à voir si des personnes sont en train de le balader, mais je le suppose. De loin, il a l'air énergique, heureux.

    La journée avance et vers 20 heures, je sors pour tenter de voir la lune qui doit être si belle à son périgée, qui plus est depuis la montagne. Mais un épais et rageant brouillard est maintenant monté jusqu'à cette altitude, alors que toute la journée, la mer de brouillard avait sa limite bien 300 mètres en dessous, offrant l'un des plus beaux spectacles de la nature. La poisse.

    Je prends avec ma voiture un chemin escarpé qui gravit la montagne, avec l'espoir que 100 ou 200 mêtres d'altitude en plus, m'offrent un ciel plus dégagé. C'est le cas. Mais je ne suis pas sur le bon versant, c'est d'en face que l'on peut la voir, la déesse lune. La poisse, encore. Je redescends.

    Soudainement, je vois un animal courir sur cette petite route. Arrivé à sa hauteur, c'est un chien. Un beau chien noir. La neige est si haute sur les deux côtés de la route, qu'il est dur de croiser ne serait-ce qu'une moto. Au pas, je passe devant le chien qui me regarde, en pleine nuit, à travers la fenêtre. Ses yeux brillent. Je suis surpris. Je me demande si ce n'est pas celui que j'ai vu dans la journée.

    Je rentre mais y repense sans cesse, et j'acquis la conviction que oui, ce doit être lui. Et qu'il est en recherche désespérée de nourriture. Je ne tiens plus en place. Je n'ai pas grand chose sous la main, mais je coupe un bon tiers du pain que j'ai, et prends une madeleine. Du sucre me dis-je, les chiens aiment. Je me remets donc sur ce chemin escarpé, le cherche. Je vais plus haut encore, mais l'état de la route devient trop mauvais. Avec résignation, je dois faire demi-tour.

    Je continue mes recherches, sans plus trop d'espoir, partout dans le coin. Mais soudainement, sur une route bordée de quelques chalets, je revois au loin une ombre noire courir sur la route. Je retrouve espoir. Est-ce vraiment lui ? J'arrive à sa hauteur. Cette fois, il est à droite. Je lance par la fenêtre le pain et la madeleine. La route étant déserte, je peux m'arrêter et l'observer. Il a déjà mangé la madeleine, et dévore le pain. Un instant de bonheur indescriptible me saisis. Puis je rentre.

    Je me questionne sur ce que j'aurais dû faire. M'en approcher ? Le prendre dans ma voiture ? Je me remplis de doutes. Mais je pense surtout qu'il n'a pas assez mangé. Je reprends donc la même chose, et repars à sa recherche. En vain. Je m'en veux, je me demande où il va dormir. S'il va survivre. Finalement, je dépose cette nourriture sur le chemin où je l'ai vu courir, on ne sait jamais. Demain, je repars à sa recherche, et m'en occuperai mieux. Et lui, bien que ce fût furtif, sûr qu'il reconnaîtra à son odorat l'homme qui lui veut du bien. Puissé-je le revoir.

    Je viendrais assurement le dire ici.

  • 9 février, Brexit, Trump : la même lame de fond

    Le peuple américain a voté. Et il a mis des claques aussi, en tout cas deux. Deux de plus devrait-on dire, car un peu partout dans le monde, l'on exprime son ras-le-bol. Il serait temps de le réaliser.

    La première claque a été mise sur les instituts de sondage. Si ceux-ci paraissent assez crédibles quand il s'agit de savoir à quelle vitesse vous voulez rouler, ils sont dépassés sur tous les sujets sensibles, nous en savons quelque chose en Suisse. Les minarets, l'immigration sont de beaux exemples de plantées magistrales. Si j'étais responsable d'institut de sondage, je demanderais que toutes les réponses considérées sensibles reçoivent au minimum 3 points de plus que ce que les gens déclarent. Cela semble tellement logique. Sauf à vouloir tronquer.

    La deuxième claque, elle a été pour ce mouvement mondial de globalisation, de libéralisme à outrance, d'immigrations. Il y a eu la Suisse avec le 9 février, puis le Brexit, puis ce vote au Tessin demandant que les locaux aient la priorité, et l'on attend d'ailleurs avec impatience d'autres initiatives cantonales allant dans le même sens. Car ce monde prônant intelligemment les légumes du coin mais encourageant toutes les autres choses et personnes provenant de loin, est absurde.

    Et enfin, ce vote en faveur de Trump. Lui aussi, il est dû principalement à l'immigration de masse que subit les États-Unis. Sinon, que l'on m'explique pourquoi la Floride, qui fait partie des états-balance, ce serait-elle inclinée pour ce que les médias de masse annonçaient comme le pire candidat de tout ? C'est que tout simplement, là-bas, les Blancs deviennent minoritaires, l'anglais va passer au deuxième rang, et les taux de criminalité explosent précisément à cause des violentes bandes...latinos. L'Espagne en sait d'ailleurs aussi quelque chose.

    Je m'empresse de préciser que bien que je m'attendais à une victoire de Trump, je ne le soutiens pas forcément pour autant. Je me fais désormais du souci pour les malades des États-Unis, pour la violence avec les armes dans ce pays, pour leur folle consommation des ressources naturelles. En revanche, je suis heureux qu'il y ait un coup d'arrêt à l'ultra-libéralisme, et semble-t-il à l'ultra-interventionnisme guerrier des États-Unis dans le monde. Et que la vague d'immigration que ce pays a connu s'inverse, nous savons ici aussi les dégâts que cela fait. Jolis motifs de réjouissances, déjà.

    Cela se poursuivra aussi en Europe, le prochain épisode allant se dérouler en Autriche en décembre, où il semble bien probable que lors de la répétition des élections présidentielles, ce n'est pas 49,8 % que le candidat anti-immigration obtiendra cette fois, mais passera plutôt avec 50,02%, au minimum. Les quelques mois qui se sont écoulés suffiront. La lame de fond continuera, puissante.

    Vu les cris d'orfraie pour Trump, autant qu'ils se préparent.

  • Les sirènes, la plus grande nuisance de Genève

    Dans ce blog, il va y avoir quelques sujets récurrents. Les sirènes en font partie. Nous avons en effet, là aussi, dépassé tout seuil de tolérance. Il n'y a pas de nuisance plus grande à Genève.

    Vendredi passé fut une journée que l'on pourrait classer dans l'échelle de l'insupportable, comme noire. En tout cas pour les gens habitant au centre ville, respectivement dans le quartier le plus sinistré par les sirènes qui est, inévitablement, celui des HUG. En permanence, les unes derrière les autres, ou quasiment. Il pleuvait, il semble que l'on s'accidente bien plus gravement ces jours-là.

    Samedi fut une journée relativement normale. Des sirènes, comme il y en a dans toute ville moyenne d'un demi-million d'habitants comme Genève. En revanche, dimanche fut à nouveau infernal. Et ce dès le matin. À devenir fou. Tout cela alors que c'est le jour où il y a le moins de trafic. J'aimerais donc répéter publiquement l'horreur que nous devons vivre par ici.

    Ainsi que je l'ai dit dans mes précédents billets à ce sujet, il n'est pas question de remettre en cause le système de secours. Mais le bruit étant fondamentalement reconnu comme nuisible pour la santé, instrument de torture même, perdre sa santé pour celle des autres, il n'en est absolument pas question. A fortiori dans une ville de cette taille, bien qu'il ne m'échappe pas que tout est fait pour diminuer les espaces de circulation, bloquant du même coup les véhicules d'urgence.

    Et avertir. Avertir que j'ai entendu parfois crier sur les sirènes, hurler même, à l'instant où elles étaient arrêtées. Dire, aussi, que, distribuant une lettre collective dans les boites aux lettres du quartier, on ne m'a jamais parlé pour me dire que ce combat était risible. Au contraire, pour me remercier et me confier son désespoir, sa colère, parfois même par écrit. Et au boulevard du Pont-d'Arve, une personne de me dire qu'elle se retenait pour ne pas faire un malheur, avec tout ce bruit. Depuis lors et par bonheur, le phono-absorbant y a été posé, mais les sirènes, elles, perdurent.

    Et enfin, demander. Demander publiquement qu'un député exige des explications. Si je l'étais, je le ferais de suite, urgemment. Soit cette ville est en état de siège et l'on nous cache quelque chose, par exemple des bagarres récurrentes au couteau entre les nombreux indésirables qu'il y a par ici, soit le système de secours fonctionne mal. Car des urgences médicales aussi répétitives, vous me direz ce que vous voudrez, non. D'ailleurs, j'écris sans traîner et durant ce seul billet, rien moins que 6 sirènes.

    Une forme de preuve.